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Dressage de chiens de race : l’art de transformer des vagabonds en bons toutous !

15 avril 2012, 00:00

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Dressage de chiens de race : l’art de transformer des vagabonds en bons toutous !

« Il n’y a pas de chiens méchants, il n’y a que de mauvais maîtres. » Tout le monde le dit mais pour Jean-Philippe Labonne, c’est une certitude. Ce dresseur de molosses est persuadé que les chiens de race ont besoin de beaucoup d’amour pour bien se comporter. Incursion dans l’univers de ces gros toutous.

Rottweiler, malinois, bergers allemands. Ce sont les races de chien que l’on retrouve à Camp-Levieux, au domicile de Jean-Philippe Labonne, à quelques kilomètres de la montagne Corps-de-Garde. Il est le directeur de Wonderdogs, une entreprise qui se charge du dressage de chiens de race. Une passion qu’il partage, d’ailleurs avec les autres membres de sa famille.
Au premier regard, ces chiens de race impressionnent. Ils sont grands, tout baveux et présentent une gueule féroce, comme s’ils étaient prêts à vous sauter à la gorge. Mais Jean-Philippe Labonne rassure : ses neuf toutous sont incapables de faire du mal à quelqu’un d’inoffensif. Tout se joue dans l’approche et dans l’attitude.

« A la base, les chiens sont tous pareils. Avant de les dresser, nous faisons un examen qui détermine à quel point ils sont féroces. Dans certains cas, il faut plus de temps avant d’arriver à dompter l’animal mais, dès le départ, il faut que le chien sente qu’il est aimé », affirme le dresseur avant d’appeler Zom, son berger allemand de trois ans.

Trois mots auront suffi pour que Zom fasse le beau. « Assis, pas bouger, fais le mort », lance le maître d’un ton autoritaire. Le gros chien s’applique immédiatement et reste allongé au sol jusqu’à ce que son maître lui ordonne de se remettre sur ses pattes.

Ensuite, c’est Kimba qui fait son apparition. Lui, c’est un milanois, très joueur qui s’empresse de sauter dans les bras de Jean-Philippe Labonne. « Il est très doux mais il ne doit pas oublier que je suis son maître. A chaque fois qu’il dépasse les limites, je le rappelle à l’ordre. Il est comme un enfant », soutient-il.

Tous les membres de la famille Labonne sont engagés dans le dressage de chien. C’est d’ailleurs Nathalie Labonne, la mère de famille, qui se charge de nourrir les molosses quand son époux se rend à son travail. Il est donc primordial que les chiens connaissent tous les membres de leur famille, même si l’un d’eux n’apprécie pas leur compagnie.

A titre d’exemple, le dresseur propose un exercice. Il a appris à ses chiens qu’ils doivent être de bons gardiens. « Du coup, si je mets mon chien à l’intérieur de la maison, que je me tiens à l’extérieur et que la porte nous sépare, il ne reconnaît pas en moi, le maître, mais l’inconnu qui essaie de pénétrer la maison », explique Jean-Philippe.

Et c’est avec violence que le molosse essaie d’enfoncer la porte en sautant dans tous les sens pour l’empêcher d’entrer dans la maison. Bien sûr, son maître imite les gestes d’un inconnu qui essaie de s’infiltrer dans la maison.

Pour en être arrivé là, il faut être un professionnel bien formé. Le directeur de Wonderdogs détient un certificat de la Fédération Cynologique Internationale. Ce qui lui permet d’acheter ses molosses à Rs 25 000 ou de les importer, de les dresser et de les revendre. Ce commerce peut lui rapporter Rs 75 000 à Rs 90 000 par chien de race.

Mais Jean-Philippe Labonne fait cette activité par passion surtout. Il ne revend pas ses toutous à n’importe qui, il s’assure que le chien sera bien pris en charge. Ce grand ami des chiens est aussi contre les croisements sauvages entre chiens de race. « De nombreuses personnes le font mais c’est une pratique dangereuse parce qu’il est plus difficile de cerner l’animal », souligne l’expert.

Ces toutous ont beau être impressionnants ou parfois effrayants mais il suffit de bien les dresser. Les morsures que porte Jean-Philippe Labonne au mollet et au bras lui rappellent que les chiens voulaient se défendre quand ils se croyaient menacés.

« Je ne serai jamais en colère après un chien qui m’a mordu. Une fois, j’ai essayé de séparer une bagarre entre deux molosses. Ils voulaient tous les deux une bouteille… Mais alors que je me suis penché pour prendre la bouteille, j’ai glissé et j’ai été surpris par le Rottweiller qui a sauté pour me mordre. Mais je ne dirai jamais qu’il est un mauvais chien », poursuit le dresseur en admirant ses toutous avec une tendresse apparente.