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Divergences entre la CIA et le Sénat sur les prisons occultes

13 décembre 2013, 12:46

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Divergences entre la CIA et le Sénat sur les prisons occultes

 

Des divergences majeures opposent toujours la CIA et la commission sénatoriale du Renseignement, qui achève un rapport très critique au sujet d'activités antiterroristes telles que le "waterboarding" pratiquées par l'agence américaine sous la présidence de George Bush.
 
Au Congrès comme dans les services de renseignement, on confirme que la CIA conteste toujours certains points importants d'une version provisoire de ce document ultrasecret de plusieurs milliers de pages que la commission a approuvé il y a un an.
 
Le conflit, auquel sont venues s'ajouter les révélations d'Edward Snowden sur l'étendue des programmes de surveillance de la National Security Agency (NSA), a donné lieu à un vif débat sur le contrôle parlementaire des services de renseignement.
 
La commission sénatoriale du renseignement présidée par la démocrate Dianne Feinstein a donc entamé il y a quatre ans une vaste enquête sur les pratiques de l'administration Bush dans ce domaine.
 
Des millions de pages de rapports secrets sur le traitement réservé aux suspects après les attentats du 11-Septembre ont ainsi été passées au crible, mais les membres de la commission n'ont pas entendus certains responsables de la CIA directement impliqués dans ces activités, ce qui a suscité des doutes quant à l'impartialité du rapport.
 
La CIA a exprimé ses inquiétudes par écrit ou lors de réunion avec les membres de la commission.
 
"Nous en sommes aux tout derniers stades d'intégration de certaines réponses de la CIA dans le rapport, mais les résultats et conclusions principales restent très critiques en ce qui concerne les détentions et les interrogatoires passés de l'agence", écrit Dianne Feinstein dans un communiqué.
 
"SITES NOIRS"
 
La commission espère achever la rédaction d'une nouvelle version de son rapport tenant compte des remarques de la CIA avant la fin de l'année, dit-on de sources parlementaires. Ses membres pourraient ensuite demander le déclassement du document, qui pourrait ainsi devenir public, au moins partiellement.
 
De sources proches de ses auteurs, on parle de vives critiques de l'importance accordées par exemple aux centres de détention secrets à l'étranger où des méthodes d'interrogatoire musclées telles que le simulacre de noyade appelé waterboarding et la privation de sommeil ont été pratiquées.
 
Selon les démocrates de la commission du Renseignement, ces méthodes n'ont donné que peu de résultats, voire pas du tout.
 
"Les 'sites noirs' clandestins et les méthodes d'interrogatoires coercitives ont été de terribles erreurs qui ont entaché notre réputation, qui ont irrité nos allié et qui n'ont pas donné de résultats exploitables que nous n'aurions pu obtenir à l'aide de moyens non-coercitifs", poursuit Dianne Feinstein dans son communiqué.
 
Les auteurs du rapport reconnaissent toutefois que la pratique nommée "rendition", consistant à transférer les suspects à l'étranger où ils étaient souvent maltraités, a permis d'obtenir des renseignements utiles. L'administration Obama, qui a condamné les méthodes d'interrogatoire musclé, n'a pas renoncé à cette pratique.
 
Lors d'auditions parlementaires à huis clos, John Brennan, actuel directeur de la CIA qui y exerçait déjà lorsque les méthodes contestées battaient leur plein, a déclaré que le rapport était entaché de graves inexactitudes, dit-on à Washington. La CIA a confirmé qu'il avait contesté certaines conclusions.