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Didier Wong, l’artiste-plasticien mauricien qui expose dans plusieurs villes françaises

17 juillet 2011, 00:00

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Didier Wong, l’artiste-plasticien mauricien qui expose dans plusieurs villes françaises

Plasticien mauricien installé à Seine-Saint-Denis, en France, Didier Wong Chi Man, 36 ans, a exposé à Toulouse, Lille et Paris. Parcours d’un jeune artiste du sol fait Docteur en Arts et Sciences de l’art en 2008.

Une initiation, une passion, un métier sans artifice, sans complaisance. Voilà pour résumer le parcours d’un jeune artiste de chez nous. Didier Wong Chi Man, 36 ans, est professeur d’arts plastiques et d’arts appliqués dans un lycée en Seine Saint-Denis, au nord-est de Paris.

Cet enseignant, également Old Boy du Collège du Saint-Esprit, révèle que l’enseignement l’a toujours attiré. Ses débuts dans ce domaine, il les fera, tout de suite, après son Higher School Certificate (HSC), comme professeur d’art au collège qu’il a fréquenté sept ans durant. Il envisage en attendant de partir pour des études tertiaires à Toulouse.

« La transmission des valeurs, des connaissances intellectuelles et culturelles est une priorité. Je pense avoir un contact facile avec les élèves. Une de mes priorités c’est de sensibiliser les jeunes aux différents domaines de l’art, notamment l’art contemporain et le design, notamment ici quand il s’agit des arts appliqués », explique celui qui a donné des conférences sur l’art contemporain dans divers collèges à Maurice, ily a trois ans.

Il dit avoir pu constater un manque de connaissances artistiques internationales dans les écoles.

« Mais je pense que petit à petit les choses évoluent. Il est important que les enseignants soient à jour avec les actualités artistiques qu’elles soient locales, continentales ou internationales. L’Afrique, l’Inde et la Chine sont en train de se faire une place importante sur la scène internationale de l’art et sur le marché de l’art », dit-il.

Pour lui, il y a à Maurice une poignée d’artistes talentueux qui peuvent prétendre à une plus grande visibilité. Néanmoins, il précise que pour cela, l’Etat devra investir et accorder une importance encore plus grande à la culture.

Remontant à ses débuts en France, Didier Wong se souvient comment il a débarqué à Toulouse en 1995, pour des études en Arts Plastiques. Il obtient sa maîtrise en 1999, avant de revenir au pays.

« J’ai travaillé pendant un an comme concepteur d’intérieur pour le compte de Jean-Pierre d’Argent Interior Design Ltd. Puis, en 2000, je suis reparti à Paris pour une spécialisation en architecture intérieure », soutient celui qui est devenu Docteur en arts et sciences de l’art en 2008.

Après son diplôme en architecture intérieure, sa soif d’apprendre et de se perfectionner le mènera vers des études en Arts plastiques pour l’obtention d’un diplôme d’études approfondies (DEA).

Il ne s’arrêtera pourtant pas en si bon chemin et sa passion pour la recherche, le pousse vers un doctorat en Arts et Sciences de l’Art à l’Université de Paris 1, La Sorbonne.

En fervent disciple de l’écrivain-poète martiniquais, Edouard Glissant, Didier Wong parle d’une « créolisation qui se veut être un processus de création situé dans un espace de contact où les hiérarchies s’effondrent et où les cultures se fondent pour produire des expressions et des formes nouvelles ».

« Une grande partie de ma recherche doctorale s’est accentuée sur les thèmes du métissage, de la créolisation et de l’Autre dans la peinture et ma pratique plastique. Ces thèmes ouvrent un champ large balayant la philosophie, la sociologie, la politique, les cultural studies et l’art évidemment. La créolisation est un concept phare de feu Edouard Glissant, un écrivain-poète  qui m’a beaucoup intéressé et nous voyons aujourd’hui le gain d’intérêt de ces notions : créole, créolité et créolisation », confie-t-il.

Didier Wong est d’avis qu’il existe des possibilités à Maurice à mener des recherches dans ce domaine au niveau universitaire.

« Sans compter des réflexions sur notre identité créole et notre culture créole qui ne sont pas les mêmes que les autres créoles à travers le monde. De ce fait, nous pouvons mener des réflexions sur l’art pratiqué à Maurice, pays multi-culturel. Bref, un melting pot », ajoute notre interlocuteur.

Cet artiste constate que depuis quelques années, l’art est en train de bouger, avec des pratiques de plus en plus contemporaines.

« Certains artistes osent bousculer les codes traditionnels et je trouve que l’association Partage de Krishna Luchoomun, fait un excellent travail. Cependant, il serait souhaitable que le public mauricien ait accès à une visibilité plus facile aux créations de nos plasticiens de manière à ce qu’il s’habitue à la création contemporaine et ne pense plus à l’art en terme de peinture et de sculpture uniquement », avance Didier Wong.

Après les villes françaises, le plasticien Didier Wong Chi Man souhaite maintenant exposer à Maurice, son île natale.
Le Mauricien, en digne ambassadeur, ne rate pas une occasion pour conseiller ses amis ou connaissances en France. « Quand ils me demandent ce qu’ils peuvent faire à Maurice, je leur conseille les endroits que j’aime, tels le Jardin de Pamplemousses, Chamarel, la Route du thé, le marché de Port-Louis, ainsi que les bons restaurants et les plats à ne pas manquer », conclut celui qui dit aimer passer du temps avec sa famille et ses amis, quand il est de passage dans l’île.