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Des mercenaires d’une firme mauricienne arrêtés en Somalie avec $ 3,6 millions

30 mai 2011, 00:00

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Des mercenaires d’une firme mauricienne arrêtés en Somalie avec $ 3,6 millions

Des employés d’une firme de sécurité privée basée à Maurice ont été arrêtés le mardi 24 mai avec Rs 103 millions en dollars américains. L’argent est censé servir de rançon pour libérer l’équipage de deux cargos retenus par les pirates Somaliens. (Photo: Une patrouille des garde-côtes somaliens dans les eaux de l''''océan Indien près de la capitale de  Mogadishu).

Maurice se trouve une nouvelle fois au centre d’un « scandale » financier. Cette fois, c’est l’arrestation de trois Anglais, deux Kenyans et d’un Américain avec une rançon de 2,2 millions de livres, soit Rs 103 millions, à l’aéroport de Mogadishu, en Somalie, qui met notre île sous le feu des projecteurs.

Employés d’une firme de sécurité privée basée à Ebène, la Salama Fikira – tranquillité d’esprit en swahili -, les six hommes ont été interceptés le mardi 24 mai dans deux avions avec cette somme censée être une rançon à être versée aux pirates somaliens. Ce, afin de faire libérer l’équipage du cargo égyptien MV Suez et le cargo chinois MV Yuan Xiang.

Cette affaire révélée le dimanche 29 mai par le quotidien anglais Daily Telegraph démontre que la piraterie au large de la Somalie, un pays miné par l’absence d’autorité, a encore de beaux jours devant elle. Surtout si les armateurs décident de jouer le jeu des pirates.

Selon les renseignements du quotidien anglais, la Salama Fikira emploie des ex-militaires britanniques et a aussi une base arrière au Kenya. Les deux Anglais arrêtés à Mogadishu, Andrew Oaks et Alex James, sont ses salariés alors que Matthew Brown travaille pour le compte d’une compagnie d’aviation.

D’après le site de Salama Fikira, elle est spécialisée dans la sécurité et peut apporter des solutions dans les cas de piraterie, entre autres. A Maurice, elle est domiciliée au 3e étage de l’immeuble d’Alexander House, dans la cybercité d’Ebène.

Citant un expert de sécurité maritime, Nick Davies, le Daily Telegraph indique que ces hommes ont choisi un itinéraire pas souvent utilisé par leurs pairs. « C’est une des rares fois qu’il y a des arrestations dans ce genre de cas. C’est un business très lucratif et les convoyeurs sont des professionnels », dit, de son côté, Andrew Mwangura, journaliste au Somali Report et fondateur du Seafarers’Assistance Programme qui assure un suivi sur la piraterie sur la côte orientale de l’Afrique.

Le ministre somalien de l’Intérieur et de la Sécurité, Abdishakur Hassan Farah, a indiqué que les hommes ont été arrêtés après que deux avions non enregistrés eurent atterri à Mogadishu et pour le transfert d’un colis. Lequel s’est avérée être une somme de 2,2 millions de livres.

La piraterie dans cette partie de l’Afrique, voire la zone océan Indien, inquiète Maurice tout comme les pays dont les navires utilisent le Canal de Suez. Surtout que 26 navires ont été attaqués et retenus, ce qui fait un total de 522 otages selon l’International Maritime Board''s Piracy Reporting Centre.

A ce jour, les équipages libérés l’ont été après paiement de rançon. Ce qui n’est pas au goût du gouvernement fédéral somalien qui ne contrôle qu’une partie du pays. Ce type de transaction, affirme-t-il, fera monter les enchères et inciter d’autres Somaliens à s’engager dans la piraterie.