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Dépêchée par l’ONU, une Mauricienne dénonce les exactions en Érythrée

21 mai 2013, 12:47

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Dépêchée par l’ONU, une Mauricienne dénonce les exactions en Érythrée

 

 

L’avocate Sheila Keetharuth met en exergue la situation exécrable dans laquelle se trouve ce petit état de la corne de l’Afrique. Elle devrait soumettre son rapport à l’ONU le mois prochain.

 

Nommée rapporteuse spéciale par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies en septembre dernier, la Mauricienne Sheila Keetharuth vient de rendre public son rapport sur la situation dans laquelle se trouve Erythrée, état de six millions d’habitants de la corne de l’Afrique. Elle dénonce les exactions de l’armée et des forces de sécurité et les violations des droits l’homme entre autres. L’avocate estime que la communauté internationale doit avoir un œil sur ce pays après avoir entendu de nombreux réfugiés en Éthiopie et à Djibouti.

 

«Il faut que le déni des droits de l’homme soit transformé en respect de la loi et de la dignité humaine» a-t-elle fait ressortir à New York la semaine dernière. Le nombre croissant de réfugiés, dit-elle, démontre «qu’ils sont nombreux à abandonner leurs biens et leurs familles pour se lancer vers l’inconnu». Nombreux, ajoute-t-elle, veulent rentrer chez eux mais à condition que le gouvernement érythréen revoie ses pratiques.

 

«Je suis surtout inquiète face au nombre croissant d’enfants qui traversent la frontière sans leurs parents», déplore Sheila Keetharuth. «Ils le font souvent par l’absence du père et également à cause de l’enrôlement forcé dans les forces armées,» fait-elle ressortir avec le regret de n’avoir pu accéder au territoire érythréen.  

 

L’avocate a aussi mis à l’index les répressions envers les religions non-reconnues par le gouvernement érythréen. Ceux qui pratiquent leurs cultes sont arrêtés et mis en prison.

 

Depuis le début de l’année, près de 4 000 refugiés ont fui l’Erythrée pour l’Ethiopie. Environ 50 000 personnes sont parquées dans les trois camps dans la région de Tigray. Amnesty International a fait un constat accablant en Erythrée le 9 mai, révélant que 10 000 prisonniers y sont détenus dans des conditions «d’une cruauté inimaginable».

 

Dans un article publié dans Le Monde au lendemain du rapport d’Amnesty International, le quotidien français parle de l’Érythrée comme «un état marxiste et autarcique, à la manière albanaise».