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Décès du père Souchon: la cérémonie des obsèques célébrée à 14 heures aujourd’hui

14 septembre 2013, 12:00

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Décès du père Souchon: la cérémonie des obsèques célébrée à 14 heures aujourd’hui
Son passage sur terre aura marqué l’histoire du pays. Un dernier hommage sera rendu au père Henri Souchon ce dimanche 15 septembre à 14 heures en l’église de l’Immaculée-Conception, à Port-Louis, où se tiendra la cérémonie de ses obsèques. Elle sera présidée par Maurice Piat, évêque de Port-Louis.
 
«C’était une grande figure de l’Eglise catholique à Maurice et du pays. Il a marqué beaucoup de prêtres et de religieux, mais aussi des laïcs. Il luttait pour un mauricianisme authentique. Il était présent dans la presse», témoigne Maurice Piat, évêque du diocèse de Port-Louis. Ce dernier présidera les funérailles de cette voix la plus emblématique et la plus médiatique de l’Eglise catholique qui s’est éteinte hier samedi 14 septembre à l’âge de 89 ans.  Auparavant, à 13 h 45, une procession quittera le centre Marie-Reine-de-la-Paix, où la veillée avait lieu la nuit dernière. Elle sera présidée par l’orchestre de la police. Le défunt sera inhumé au cimetière de Bois-Marchand, à côté des tontons (le surnom qu’il donnait aux SDF), selon ses vœux.
 
Depuis 2010, il vivait dans une maison de retraite tenue par les religieuses de la congrégation des Filles de Marie à Bonne-Terre. Le père Henri Souchon ne laissait personne indifférent. Car sa vie sacerdotale ne se limitait pas aux quatre coins de la sacristie. «C’était une grande figure de l’Eglise catholique à Maurice et du pays. Il a marqué beaucoup de prêtres et de religieux, mais aussi des laïcs. Il luttait pour un mauricianisme authentique. Il était présent dans la presse», témoigne Maurice Piat, évêque du diocèse de Port-Louis.
 
Jean Claude de l’Estrac, secrétaire général de la Commission de l’océan Indien, le décrit comme un «prêtre progressiste et révolutionnaire». Progressiste parce qu’il «questionnait et ne se mettait pas à genoux devant les pseudo-docteurs de la loi». Révolutionnaire parce qu’il a, par exemple, osé introduire des instruments de musique profanes dans l’église. «Il était à la fois admiré et craint par les puissants de la politique. Et pourtant, il avait un profond respect pour la politique. Il était dans le plaidoyer. Il n’était pas dans l’hostilité. Il n’était pas anti pouvoir. Il était pro-citoyen». 
 
Pour Abdullah Hossen, député et directeur de communication du Parti travailliste, le père Henri Souchon était «un militant de l’Eglise catholique». Il rappelle que le père Henri Souchon était partie prenante da la vie de la cité et n’hésitait pas à mettre le centre Marie-de-la-Paix à la disposition de toutes les bonnes causes. «Nous saluons sa mémoire».
 
Depuis que Conchiano Mootoosamy, un paroissien de l’Immaculée-Conception, a fait la connaissance du père Souchon, il ne l’a jamais quitté d’une semelle. Cela a duré 40 ans. Son mariage avec Françoise n’a rien changé à cette relation. «Je suis son fils spirituel. Il était de tous les combats contre l’injustice et pour les plus pauvres. Un dîner pour tous les sansabri chaque dimanche. Une école pour les recalés du cycle primaire…»
 
Avril 2013. Le père Henri Souchon et le Dr Philippe Forget, fondateur de l’express, lui aussi décédé cette semaine. C’était à l’occasion de la célébration des 50 ans de l’express.
 

TÉMOIGNAGES
 
Soeur Marie Paul 
Du couvent de Mont-Carmel
 
«C’était un pensionnaire engagé. Pour ses 89 ans, c’était un jeune homme. Père Souchon avait l’habitude de nourrir des oiseaux, qui venaient vers lui. Mais il nous a quittés paisiblement dans son sommeil. Il  a été un grand homme. Durant ses trois ans chez nous, il ne s’arrêtait pas une seconde.»
 
Josette Daumoosing, 
La cuisinière du père Souchon au couvent de Mont-Carmel
 
«Je garde l’image d’une homme qui respire la bonne humeur. Nous sommes arrivés au même moment au couvent. J’étais à son service tous les  jours. Il était là lorsque j’ai perdu mon époux, il y a un mois. Il me parlait de la mort comme d’une expérience incroyable.»
 
Imran Dhanoo
Travailleur social, et président du centre Idriss-Goomany
 
«Je suis attristé par cette disparition. Son passage sur terre a été bénéfique pour les Mauriciens, car il a laissé son empreinte dans la société. Il était plus travailleur social que prêtre. Il  était toujours à nos côtés dans notre combat contre la drogue.»
 
 
Lindsay Morvan
Travailleur social et dirigeant du MPRB
 
«C’est une grande perte pour le pays. Père Souchon était mon gourou. Il a fait de moi ce que je suis. Il a été présent durant tout mon cheminement, depuis mes années de collège, en 1977. Je l’ai côtoyé pendant plus de vingt ans, comme responsable de la chorale de l’Immaculée-Conception. Il avait toujours cette phrase qui nous demande d’être à l’écoute et d’aider ceux qui sont dans le besoin.»