Publicité

Démission évoquée par SAJ : Réactions mitigées des trois principaux partis politiques

21 septembre 2011, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Démission évoquée par SAJ : Réactions mitigées des trois principaux partis politiques

Une démission de la présidence de la République causerait plus de torts à l’image de sir Anerood Jugnauth qu’autre chose. C’est l’avis exprimé par plusieurs politiciens.

Le fait que sir Anerood Jugnauth se soit confié à Radio One et ensuite à une autre radio privée pour évoquer une possible démission de la présidence de la République, le mardi 20 septembre, indique qu’il a déjà réfléchi à la question avant de s’exprimer.

C’est en tout cas l’avis partagé par les politiciens de tous bords depuis que le président de la République s’est exprimé sur la rumeur qui enfle quant à sa démission. Lui évoque « l’intérêt du pays » mais tous ont à l’esprit la convocation de son fils, Pravind Jugnauth, ce jeudi 22 septembre par la Commission anti-corruption dans le cadre de l’affaire MedPoint.

Sir Anerood ne digère pas l’affront et il va même jusqu’à dire que la Commission anti-corruption fait des erreurs, « pe fane »… « De la part du vieux renard de la politique, cette déclaration n’est pas surprenante mais il aurait dû faire preuve de retenue », indique un membre du Parti Travailliste (PTr). « Car c’est lui qui a procédé à la nomination des responsables de la Commission anti-corruption après concertation avec le Premier ministre », poursuit-il.

« Quelle image donne-t-il au peuple ? Il critique la Commission anti-corruption et va aussi dire que la situation de l’ordre et de la paix dans le pays est au plus mal. Il est le commandeur des forces de l’ordre, comment peut-il dire une chose pareille ? Il doit s’en aller au plus vite », lâche-t-on du côté des rouges.

Au Mouvement socialiste militant (MSM), cette prise de position du patriarche de la famille Jugnauth était attendue, mais on s’abstient à faire le moindre commentaire. « Si Sir Anerood Jugnauth quitte le Réduit, il ne va pas se contenter de rester à  La Caverne, il va certainement descendre sur le terrain pour redonner du sérum à son ancien parti », suppute-t-on dans les milieux du MSM.

Le président n’est pas homme à rester tranquille et au MSM, on l’a bien compris. Au plus fort de la brouille entre Pravind Jugnauth et Paul Bérenger sur le débauchage de son frère, Ashock, sir Anerood avait fait émettre un communiqué pour dire qu’il a rompu tout lien familial avec ce dernier…

Au Mouvement militant mauricien (MMM), alors que Paul Bérenger tente de « calmer » les ardeurs de sir Anerood, ses principaux lieutenants estiment que le « move » de l’ancien chef du gouvernement fera plus de tort à son image qu’autre chose.

A voix basse, on explique que, stratégiquement, ce ne serait pas la meilleure solution dans le contexte actuel. Plusieurs voix se sont fait entendre pour dire qu’il faut essayer de convaincre sir Anerood de ne pas aller de l’avant avec sa menace de démission.

« Nous avons déjà en plusieurs occasions dénoncé les agissements de l’ICAC. Je ne suis pas étonné de la sortie de sir Anerood contre la Commission. Je suis moi-même passé par là et j’ai eu l’occasion de constater combien la commission anticorruption était un outil politique aux mains du pouvoir en place », explique un élu mauve.

« Surtout quand on sait comment les nominations y sont faites. C’est bon que le président de la République vienne dénoncer cette situation, Je ne suis pas le seul à avoir fait l’expérience de la vendetta politique, d’autres également le feront tant que nous aurons la même commission », poursuit-il.

Sur les pages Facebook des trois principaux partis, les commentaires foisonnent et ce qui retient l’attention ce sont ceux d’une personnalité en vue du PTr qui a carrément rebaptisé le président « Rackam l’Orange » en guise de clin d’œil à Rackam Le Rouge dans les aventures de Tintin. Il ne fait guère de doute pour elle que sir Anerood Jugnauth veut à tout prix protéger son fils.