Dans le cadre de la prochaine réunion sur la compensation salariale, la Confédération Syndicale de Gauche a écrit au ministre des Finances Pravind Jugnauth. Pour lui rappeler ce qu’il disait en décembre 2009, soit cinq mois avant les dernières élections générales.

CSG-Solidarité salue, dans cette lettre, la position de Pravind Jugnauth lors de son discours sur le budget prononcé en décembre et qualifié d’historique. De longs extraits de cette intervention sont, d’ailleurs, repris dans la correspondance expédiée ce vendredi 29 octobre.

«Monsieur le président, je me fais le porte-parole des travailleurs et je dirais que les travailleurs sont mécontents et frustrés par la façon que le dossier de la compensation salariale a été traité depuis 2006 et, évidemment, par la compensation insuffisante qui leur a été allouée durant ces années», déclarait, alors le député d’opposition, Pravind Jugnauth.

C’est en se basant sur ces déclarations que la confédération syndicale demande au ministre de réparer «l’injustice, et les dédommages causés aux travailleurs et à leur famille».

Au cours de cette même intervention, le leader du MSM, qui ne ratait, à l’époque, aucune occasion pour remettre en question la politique économique de Rama Sithanen, avait fait état de ces estimations pour la perte de pouvoir d’achat des travailleurs. Il était arrivé à la conclusion que le manque à gagner en termes de compensation salariale était de 17% pour la période couvrant les quatre derniers budgets présentés par le ministre des Finances de l’Alliance sociale.

«Le patronat a économisé Rs 3 milliards sur la compensation salariale durant ces quatre dernières années. L’inflation cumulative a été de 33, 6 % de juin 2006 à décembre 2009 et les travailleurs ont obtenu à peine 16 % de compensation salariale en moyenne, toutes catégories et toutes échelles salariales confondues. Ils ont été privés de 17% de compensation pour la perte de pouvoir d’achat et c’est l’une des raisons pour laquelle une grande majorité de familles mauriciennes n’arrivent pas à joindre les deux bouts», affirmait Pravind Jugnauth le 18 décembre dernier.

«Nous lui rappelons ce discours brillant et très convaincant qu’il a prononcé dans l’auguste Assemblée nationale. Mais ne pensons pas que nous devons lui rafraichir la mémoire puisque ce discours date de moins d’un an», précise Ashok Subron, négociateur de la CSG-Solidarité.

La confédération soutient qu’une majorité des travailleurs a donné à l’actuel Grand Argentier et à son gouvernement un mandat démocratique en se basant sur ce discours «historique». «Aujourd’hui c’est à lui qu’incombe la responsabilité de déterminer la compensation salariale», ajoute Ashok Subron.

D’autre part, la confédération demande à Pravind Jugnauth de prévoir un agenda avant de convoquer la première réunion du comité technique pour la compensation salariale placé sous sa présidence.

La CSG-Solidarité a, dans sa lettre, proposé quatre items qu’elle souhaite voir figurer sur cet agenda. La première proposition concerne, justement, le calcul de la perte de pouvoir d’achat, cela accompagné d’une recommandation pour une compensation pour la période 2006-2009.

La deuxième préoccupation de la confédération est le plafond salarial imposé par le gouvernement pour une compensation complète. Si en 2005 il était de Rs 4 300, il avait été «dramatiquement» réduit à Rs 2 700 selon la formule même utilisait par l’actuel ministre des Finances au temps où il était député de l’opposition. CSG-Solidarité propose, également, une compensation différente pour Rodrigues ou le cout de la vie est légèrement plus élevé qu’à Maurice.