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Coup de palais du rhum mauricien aux Etats-Unis et en Europe

22 juin 2009, 00:00

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Coup de palais du rhum mauricien aux Etats-Unis et en Europe

«C’est du rhum que je bois là?». Le journaliste invité à une dégustation bien particulière à Grand-Baie ne croit pas son palais. Il fait tourbillonner doucement le liquide ambré dans son verre, le porte au nez. Le bouquet (parfum), la robe (la couleur ambré qui vient du fût de chêne et de porto) n’indiquent pas que c’est du rhum.

Dans la bouche le corps (goût) n’est ni musclé, ni vigoureux. Léger, soyeux, délicat. C’est le vieux rhum de 5 ans que Grays mettra sous peu sur le marché et qui a impressionné le célèbre chanteur-acteur-présentateur télé britannique Ian Burrell, surnommé l’ambassadeur du rhum.

De fait, le rhum mauricien, a été pendant longtemps entaché par l’appellation non-contrôlée de boisson du pauvre. Considéré comme trop brut, très peu raffiné. un tord-boyau réservés aux matelots et aux esclaves qui cherchaient l’oubli. Tare qui a fait tituber sa production pendant des siècles. Mais tout cela est aujourd’hui oublié, un passé révolu.

Grays, Médine, ou encore la Distillerie de Saint Aubin ont eu recours ces derniers temps à l’expertise étrangère pour fabriquer un autre type de rhum qui émerveille déjà les connaisseurs américains et européens. Qui a considérablement amenuisé le fossé entre leur rhum mauricien et d’autres catégories de spiritueux. «Dans nos campagnes de promotion aux Etats-Unis ou en Europe, les experts et connaisseurs de ces pays nous disent toujours que nous produisons un rhum d’excellente qualité», affirme Frédéric Bestel, directeur commercial de la distillerie de Saint Aubin qui a été le premier à produire du rhum agricole à Maurice.

L''''engouement des Américains pour le rhum agricole de Saint Aubin a obligé cette distillerie produisant 150 litres de rhum agricole par jour à investir dans une distillerie ultra moderne pouvant produire 8 000 litres jour. Jean-François Desvaux de Médine, ou encore Jean Edgar Merle de Grays parlent également de l''engouement des Américains et Européens pour le rhum mauricien. Selon Frédéric Bestel, la qualité du rhum mauricien ne relève pas uniquement du savoir-faire acquis, mais également de la qualité de la canne du pays.

Le rhum mauricien n’a cependant pas encore la notoriété du rhum jamaïquain, martiniquais ou haïtien. Cela ne saurait tarder, car les choses changent très vite et il est fort probable que Maurice sera connue dans quelques années non seulement pour ses belles plages et son hospitalité légendaire, mais également pour son rhum.

Ainsi Grays vient d’obtenir deux médailles – argent et bronze respectivement pour le New Grove Orange Bliss et le New Grove Lime Delight aux Etats-Unis et toute sa gamme de New Grove Rhum participe en ce moment à la prestigieuse compétition du New York Spirits Awards.

La Distillerie de Saint-Aubin, le premier à fabriquer du rhum agricole (c’est-à-dire directement à partir du jus de la canne et non à partir de la mélasse) va agrandir son unité de production pour répondre à la demande américaine. D’une production de 100 000 litres par an, cette distillerie va devoir passer à 250 000 unités très vite. Saint Aubin a obtenu en février dernier un «Master Medal» de la Grande-Bretagne pour son «rhum arrangé» à la vanille. Médine, qui a obtenu en 2005 une médaille de bronze et en 2007 une médaille d’or avec son rhum Blue Bay poursuit également son développement et sa percée sur le marché international. Ces trois producteurs mettent leur produit en vente également à travers l''Internet.