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Consommation: L’année 2011 a été marquée par le boom des centres commerciaux

31 décembre 2011, 00:00

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Consommation: L’année 2011 a été  marquée par le boom des centres commerciaux

Au début de 2011, plusieurs projets de centre commerciaux promettaient de transformer le paysage et les habitudes de consommation des Mauriciens. Un pari relevé par les promoteurs, puisqu’il est vrai que ces amas de béton attirent toujours plus de personnes, les encourageant à consommer davantage.

Bagatelle, Cascavelle, Ebène, Trianon, Helvetia, Rivière Noire. Toujours les mêmes noms, sauf que cette fois, de grands bâtiments sont sortis de terre, comme l’avaient prévu les promoteurs au début de 2011. Ces centres commerciaux, que les initiateurs aimeraient qu’on appelle «centres de loisirs » ont transformé la vie des Mauriciens et surtout les paysages. Eradiquant les champs de cannes.

Aujourd’hui, en passant par l’autoroute à Martindale, on n’admire plus les petites maisons au pied de la chaine de montagne. L’on ne remarque que les enseignes de Bagatelle. Les mêmes d’ailleurs que l’on retrouve à Cascavelle ou à Ebène.

En effet, la construction de ce bâtiment de 52 000 m² a été lancée le 8 octobre 2010. Bagatelle était prête à accueillir ses premiers visiteurs, une année plus tard. L’ouverture s’est faite le 29 octobre 2011. Et depuis, la direction de Bagatelle nous confirme qu’il n’y a pas eu un jour où l’affluence n’était pas au rendez-vous.

Coraline Cortot, responsable de communication chez ENL Properties, promoteur de Bagatelle nous assure que pas moins de 1, 6 millions de visiteurs ont foulé le sol du plus grand Mall de Maurice en trois mois.

Conséquences : les gens s’approvisionnent plus souvent dans les restaurants qui attirent non seulement les visiteurs de la région de Moka mais également ceux des villes entourant Ebène et Réduit. Des dépenses plus fréquentes, c’est ce que craignaient les sociologues comme Nicolas Ragoodoo.

Le sociologue avait affirmé à lexpress.mu en octobre 2010 qu’il y avait un risque d’endettement chez les familles à faibles revenus.

Oomandra Varma, sociologue, fait à présent, le même constat. Il avance que les Mauriciens se rendent dans des centres commerciaux pour se détendre mais aussi pour se rendre dans les restaurants. «Mais, tout le monde ne peut pas se permettre de consommer dans les centres commerciaux. Ensuite, il y a le fait que ces centres ne sont pas productifs mais dépendent largement de la bonne santé économique », soutient-il.

L’autre impact de l’avènement de ces centres commerciaux sur l’individu et la société est que les Mauriciens développent une culture de consommation qui entraîne un besoin de satisfaction immédiate. «Au cas où l’économie stagne, ces gens seront pénalisés. Le vrai défi de ces centres est de prouver qu’ils survivent en dehors des périodes festives », poursuit-il.
Kalil Elahee, expert en énergies renouvelables avance lui aussi l’influence de ces centres commerciaux sur la société. Outre son plaidoyer pour l’utilisation de l’énergie verte, l’environnementaliste dit observer le comportement de l’individu.

«Ce mode de consommation à outrance va à l’encontre du concept Maurice Île Durable. Actuellement, nous importons trop. Ce qui a un impact négatif sur notre empreinte carbone. Mais aussi, cette tendance encourage l’endettement par la même occasion », affirme-t-il.

L’expert en énergies renouvelables explique aussi que les centres commerciaux n’épousent pas les normes écologiques. Il fait ressortir que ces grands bâtiments font un usage trop important de climatiseur, d’électricité et d’eau.

L’expert vient aussi avec des propositions pour que ces centres commerciaux ou encore ceux qui sortiront de terre en 2012 soient plus respectueux de l’environnement. Il propose que ces espaces soient munis de pistes cyclables pour encourager l’utilisation des moyens de transport écologiques.

Ce dernier suggère aussi que ces lieux servent d’emplacement pour les producteurs locaux. Une autre idée de cet expert serait que les amas de béton qui remplacent les champs de cannes soient entourés d’espace vert. Une belle idée qui aiderait à refleurir ces terres fertiles rasées de leurs champs de cannes.

Espérons que ses suggestions seront retenues et mises en œuvre en 2012.