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CommunicActions dit «non» à la violence

23 septembre 2013, 00:00

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CommunicActions dit «non» à la violence

Leur mission : communiquer pour mieux agir, faire comprendre qu’il existe des alternatives à la colère. CommunicActions propose aux Mauriciens des cours destinés à leur apprendre à mieux gérer les conflits. Lumière sur la méthode Étienne Chomé…

 

Apprendre un nouveau langage. Celui qui ouvre les portes, qui est synonyme de respect des autres et de respect soi… Voilà en substance ce qu’apprennent les participants aux ateliers de l’association CommunicActions. Celle-ci forme des particuliers – enseignants, enfants ou couples – mais aussi des membres d’organisations non gouvernementales (ONG) depuis plusieurs années déjà.

 

Si cette association à but non lucratif commence véritablement ses activités en 2005 et voit le jour officiellement en 2008, les prémices de ce projet datent de 1999, lorsque, dans le sillage des émeutes, Monseigneur Maurice Piat appelle le formateur belge Étienne Chomé pour lui proposer d’effectuer tout un travail de gestion de conflits. Ce dernier fait le tour de l’île et propose des formations de 25 heures : fonctionnaires, chefs d’entreprise, personnels d’établissements scolaires, soit près de 1 500 Mauriciens, tous âges et toutes communautés confondues, sont concernés. À un autre niveau, Étienne Chomé forme une centaine de fonctionnaires mauriciens travaillant dans des ministères concernés par les problèmes de violence.

 

En se basant sur ces cours, Étienne Chomé rédige un livre qui deviendra plus tard la bible de CommunicActions et sera vendu à près de 2 000 exemplaires. En 2005, le formateur quitte Maurice et passe le flambeau aux animateurs dirigés par Georgina Corson. Ces derniers dispensent alors des cours à travers l’île, allant à la rencontre de plusieurs institutions telles que S.O.S Village, ou encore la prison de Beau-Bassin. Mais c’est en 2008 que tout se concrétise et que l’association prend le nom de CommunicActions.

 

La formation proposée s’intitule «Apprendre à mieux gérer nos conflits par une communication vraie et une négociation efficace» et est dispensée par les 25 animateurs bénévoles formés par Étienne Chomé.

 

Également enregistrée auprès de la Mauritius QualificationsAuthority (MQA) comme Centre of Learningdepuis l’année de son enregistrement, CommunicActions est affiliée à l’ASBL de Belgique, toujours créée par Étienne Chomé. Ses méthodes très particulières sont suivies par les animateurs. CommunicActions s’attelle à brasser large : «La formation est destinée à des publics très diversifiés et nous avons pour mission de l’offrir le plus largement possible, sans que des raisons financières nesoient une barrière pour les participants. La formation est donc proposée à un tarif en dessous de son coût réel»,explique Georgina Corson de CommunicActions.

 

Evolution

 

L’association a aussi créé un cadre afin que les animateurs puissent opérer dans de meilleures conditions. «Nous avons aussi pour mission d’organiser des activités qui permettent de resserrer les liens entre le comité de direction, les membres, les animateurs et qui sensibilisent le public en général aux objectifs de l’association», explique Georgina Corson, précisant que l’association assure la formation des animateurs en Gestion des Conflits, afin qu’ils puissent être accrédités et qu’ils puissent offrir des cours et des animations de qualité.

 

Une attention particulière est accordée, ajoute-telle, à la formation continue afin que les animateurs restent informés des évolutions apportées au programme et à la méthode «Apprendre à mieux gérer nos conflits».

 

CommunicActions compte aujourd’hui de nombreux bénéficiaires et ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin. L’association a déjà touché différentes régions défavorisées de l’île, soit approximativement 5 000 personnes.  Plusieurs autres opérations ont été réalisées ces dernières années auprès de la NSA (Non-State Actors), de l’Association des Parents d’Enfants Inadaptés de l’île Maurice, de l’association Befrienders, de la prison des femmes à Beau-Bassin, de la Bel Ombre Foundation,du Rehabilitation YouthCentre).

 

L’association participe également à des projets d’envergure avec, notamment, la MCB Forward Foundation, dans différentes régions de l’île mais aussi dans des établissements secondaires. «Nous avons fait des interventions dans dix écoles dans le cadre du projet de la British American Insurance afin de former de jeunes écoliers de 14-15 ans à la responsabilité civique», note Georgina Corson.


 

Une formation, plusieurs formules

 

Cette formation est proposée en dix séances de deux heures et demie, à intervalle d’une semaine, afin de permettre la mise en pratique progressive et efficace des différents outils présentés durant les cours. D’autres formules peuvent être envisagées pour s’adapter à différents groupes ayant des contraintes de temps. Les cours coûtent Rs 1 000, mais «pour ceux ne pouvant pas payer les cours, nous offrons aussi un système de sponsoring», affirme Georgina Corson. Pour des groupes déjà constitués, avec un minimum de 15 personnes – communauté scolaire, association ou autre –, il est possible de proposer des forfaits.


Trouver un terrain d’entente

 

CommunicActions s’est avant tout fixé pour mission de préserver la société mauricienne de toute forme de violence. La méthode Chomé est un moyen de préserver de bonnes relations avec les autres (famille, amis, enfants, collègues ou supérieurs). Elle apprend à communiquer avec les autres sans les blesser. Elle apprend le respect de soi et d’autrui, fait passer l’individu d’une situation de culpabilité à celle de responsabilité et met l’accent sur la gestion des émotions et sur l’écoute afin d’éviter toute agressivité. Ces formations permettent aux bénéficiaires d’avoir une meilleure connaissance et estime de soi. Ils acquièrent aussi à la longue une facilité à communiquer et à négocier sur le plan professionnel. «Elle me permet de montrer à mon interlocuteur que je le respecte et me permet d’obtenir son respect= pour ma personne, ma façon de penser, mes valeurs, mes choix», note Georgina Corson.