Barack Obama a encouragé Hu Jintao mardi à faciliter une appréciation du yuan lors d''''un entretien entre les présidents américain et chinois centré sur les relations commerciales et les changes.

Hu Jintao, de son côté, n''a pas évoqué le niveau de la monnaie chinoise, sujet de friction entre les deux pays, lors des déclarations faites après la réunion, sans possibilité de questions par les journalistes.

Le président chinois a en revanche salué le climat "franc, constructif et fructueux" des discussions qu''il a eues avec Barack Obama à l''occasion du premier déplacement du président américain en Chine.

Le chef de l''Etat chinois a déclaré que les deux pays étaient parvenus à "un large consensus" sur nombre de questions, notamment sur la nécessité de s''opposer au protectionnisme et de mettre en oeuvre les accords des différents sommets du G20.

"Je suis heureux de noter l''engagement chinois lors de précédentes déclarations a oeuvrer à terme pour des taux de change plus orientés vers le marché", a déclaré le président américain en évoquant les monnaies.

"Lors de notre discussion, j''ai insisté, comme d''autres dans la région, sur le fait qu''une position basée sur les fondamentaux économiques constituerait une contribution essentielle au rééquilibrage de l''activité mondiale", a ajouté Barack Obama.

La pression sur Pékin a augmenté ces dernières semaines après plus d''un an de quasi-stagnation du yuan face au dollar américain. Les industriels américains se plaignent de longue date de voir Pékin maintenir artificiellement bas la valeur de sa monnaie pour rendre plus attractives les exportations chinoises et, a contrario, pour que les produits américains soient plus chers pour les consommateurs chinois.

Coopération sur le climat et le terrorisme

Pékin a jusqu''à présent évité une appréciation du yuan afin de préserver la reprise économique en Chine et pourrait conserver cette politique au moins jusqu''au milieu de 2010.

Les autorités chinoises pourraient également hésiter à agir en baisse sur le yuan afin de ne pas donner l''impression de céder aux pressions américaines.

Les Etats-Unis et la Chine ont aussi exprimé leur "volonté d''approfondir leur coopération" dans la lutte contre le réchauffement climatique ou contre le terrorisme.

Au sujet du climat, Barack Obama a dit qu''il souhaitait que la conférence de Copenhague, censée déboucher en décembre sur un accord concernant la limitation des émissions de gaz à effet de serre, ait "un effet opérationnel immédiat", même si l''accord qui y sera conclu n''est pas légalement contraignant.

Le président américain a ajouté que la Chine et les Etats-Unis, les deux principaux pays pollueurs de la planète, s''engageaient à prendre des mesures "significatives" pour diminuer leur production de dioxyde de carbone.

"Notre objectif là-bas (à Copenhague) n''est pas un accord partiel ou une déclaration politique mais plutôt un accord couvrant toutes les questions à la négociation, un accord qui ait une effet opérationnel immédiat", a déclaré Barack Obama.

Les deux pays ont aussi convenu, selon lui, d''approfondir le dialogue sur la question des droits de l''homme sur la base du respect de leur souveraineté nationale.

A ce sujet, Barack Obama a exhorté les autorités chinoises à renouer le dialogue avec les représentants du dalaï-lama. Il a précisé avoir abordé cette question avec son homologue chinois.

Obama a aussi dit à Hu Jintao que les droits de l''homme devaient être respectés pour toutes les minorités de Chine.
Le chef de la Maison blanche, lauréat cette année du prix Nobel de la paix, faisait l''objet de critiques de la part d''associations de défense des droits de l''homme, qui le soupçonnaient de ne pas vouloir placer les questions du Tibet, du Xinjiang et des libertés fondamentales au premier rang des priorités de sa visite en Chine.

Le président américain avait refusé de rencontrer le chef spirituel des Tibétains lors de sa visite à Washington le mois dernier mais le dalaï-lama a apaisé la polémique en faisant savoir qu''une rencontre était prévue après la visite d''Obama en Chine.

(Source : Reuters)