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Commémoration de l’Abolition de l’esclavage : Les organisateurs optent pour la sobriété

1 février 2011, 00:00

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Commémoration de l’Abolition de l’esclavage : Les organisateurs optent pour la sobriété

Cette année devrait marquer la fin des célébrations festives à l’occasion de la commémoration de l’anniversaire de l’abolition de l’esclavage. Les organisateurs souhaitent une journée de réflexion, de recueillement et de réconciliation.

Le 1er février 2011 sera un tournant dans la manière de célébrer l’Abolition de l’esclavage. Ce 176e anniversaire sera différent des précédentes célébrations. En effet, cette année, le Morne World Heritage Trust Fund n’a pas prévu de concert, comme cela a été le cas dans le passé.

Ce mardi 1er fevrier, ceux qui se rendront au Morne à partir de 14 heures auront droit à un spectacle conçu par le metteur en scène Gérard Sullivan sur une chorégraphie de Stéphan Bongarçon. L’abbé Sullivan est connu dans le domaine du spectacle pour avoir monté des comédies musicales et des opéras de haute facture. Stéphane Bongarçon est un chorégraphe professionnel qui a défendu avec brio les couleurs mauriciennes sur la scène internationale. Il a été primé au dernier Festival de la francophonie.

Mathieu Laclé, le président par intérim du Morne Heritage Trust Fund promet un programme de grande qualité, qui selon lui « remplacera le traditionnel ‘manger-boire-amuser ». Cette façon festive de commémorer l ‘Abolition de l’esclavege a été dénoncée par le leader des Verts Fraternels, Sylvio Michel. En signe de protestation, il avait même entamé une journée de jeûne, le dimanche 30 janvier, sur la plage du Morne.

«Cette année, nous faisons moins de festif. Nous avons surtout mis l’accent sur la qualité. Nous prévoyons un spectacle sur un thème qui donne à réfléchir. Nous avons voulu une journée de réflexion, de recueillement et de réconciliation plutôt que de convier les Mauriciens à une journée de divertissement», explique Mathieu Laclé.

Le nouveau président du Centre culturel Nelson Mandela pour la culture africaine, Filip Fanchette, partage cet avis. Il se dit sur la même longueur d’ondes que Sylvio Michel et Mathieu Laclé à ce sujet.

«Je suis entièrement d’accord que la commémoration était trop festive. Plusieurs années de suite je n’y ai pas participé parce que c’était justement trop de ‘chanter-danser’. C’est vraiment la dernière façon de célébrer cet anniversaire. C’était, sans doute, une méprise par méconnaissance», soutient Filip Franchette.

Danielle Turner, fraîchement nommée directrice du Centre culturel Nelson Mandela pour la culture africaine, après en avoir été la présidente de son conseil d’administration, se réjouit que la commémoration prenne une autre tournure. Celle qui avait quitté la présidence du Centre Mandela pour se porter candidate aux dernières élections générales estime que la commémoration de l’Abolition de l’esclavage devrait se faire de manière solennelle et dans la dignité.

«Le Morne est pour moi un sanctuaire. C’est un lieu hautement symbolique du marronnage. Il faut le célébrer sans que cela ne devienne un tam-tam», affirme Danielle Turner.

Ce mardi 1er février est donc prévu, sur le site du Morne, déclaré patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, le traditionnel dépôt de gerbes par des personnalités. Il sera suivi des discours du Président de la République, Sir Aneerood Jugnauth et du Premier ministre.

Navin Ramgoolam devra donc être rentré d’Addis Abeba où il participait pendant le week-end au sommet de l’Union africaine. La journée prendra fin avec le spectacle réalisé par Gérard Sullivan et Stéphan Bongarçon. Il durera une vingtaine de minutes.

Par ailleurs, dans la matinée auront lieu, à divers endroits, des dépôts de gerbes en mémoire des esclaves qui ont lutté pour leur libération. Ces manifestations sont prévues au Jardin de la Compagnie dans la capitale, devant la monument dédié à l’Esclave inconnu devant le Théâtre de Port-Louis, au Bassin des esclaves et au cimetière des esclaves à Pamplemousses. Une messe ayant pour thème l’Abolition de l’esclavage sera dite en l’église de Ste-Anne à Tranquebar, à Port-Louis.