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Combats en Syrie : le souk médiéval d’Alep ravagé par un incendie

1 octobre 2012, 00:00

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Combats en Syrie : le souk médiéval d’Alep ravagé par un incendie

Dans la ville Alep, dévastée par plus de deux mois de violences et secouée ces derniers jours par des combats d’une ampleur sans précédent, plusieurs centaines d’échoppes du célèbre souk de la vieille ville ont été détruits par les flammes.

Depuis quelques jours de violents accrochages avaient eu lieu dans cette partie de la ville où les rebelles ont tenté de s’infiltrer ces derniers jours.

Les insurgés d’Alep, ville la plus peuplée de Syrie avec 2,5 millions d’habitants, ont en effet annoncé jeudi 27 septembre le lancement d’une nouvelle offensive, mais aucun des deux camps ne semble avoir pris l’avantage. Selon des opposants joints via Skype, les tireurs d’élite de l’armée régulière interdisent l’accès aux souks de la médina, marché couvert de l’époque médiévale qui est l’un des principaux attraits touristiques d’Alep, dont la vieille ville est classée au patrimoine mondial de l’Unesco.

Dans des vidéos diffusées sur Internet, on peut voir une fumée noire s’élever dans le ciel de la ville. Le feu serait dû aux intenses bombardements et aux combats de vendredi, dit-on dans les rangs de l’opposition, où on évalue entre 700 et 1 000 le nombre de boutiques, la plupart aux portes en bois, détruites. Rebelles et forces gouvernementales se rejettent la responsabilité de l’incendie, indique l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui s’appuie sur un réseau de militants et de témoins.

Des combats ont par ailleurs été signalés à Bab Antakya, l’une des portes de la vieille ville construite entre les XIIe et XVIIe siècles. Les insurgés disent s’être emparés de cet autre joyau historique, ce que contestent des adversaires du régime baasiste, qui affirment que les combats se poursuivent. « Personne ne progresse vraiment ici. Il y a seulement de plus en plus de combats et de gens qui fuient », a déclaré l’un d’eux, joint par téléphone. Les cadavres jonchent les rues, mais personne n’ose aller les récupérer de peur des tireurs embusqués, a-t-il poursuivi.

L’opposition parle en outre de nouveaux affrontement à Damas et à sa périphérie. Les corps de huit hommes ont été retrouvés près de l’hôpital militaire Techrine dans le quartier de Barzé. Ils avaient disparu la veille lors d’une opération militaire contre ce quartier du nord-est de la capitale.

Les soldats ont attaqué Harasta, avec un appui de l’aviation, et ont mené des perquisitions et arrêté de nombreux habitants à Zabadani, a précisé l’OSDH. L’armée syrienne a adressé une mise en garde aux rebelles après le lancement de l’offensive annoncée jeudi. « Que ceux qui se sont engagés contre l’Etat sachent ceci : ceux qui vous ont offert de l’argent ne vous ont laissé que deux choix : soit vous serez tués dans la lutte contre l’Etat, soit celui-ci vous tuera pour se débarrasser de vous. L’Etat a plus de pitié que vous. Réfléchissez et décidez », dit-elle dans l’un d’eux, selon un autre opposant.

Ailleurs, les régions de Deraa (sud), Idleb (nord-ouest) et Hama (centre), ont été la cible de bombardements intensifs à l’artillerie lourde de l’armée qui chercher à en déloger les rebelles, selon l’OSDH. Dans la province de Hassaka (nord-est), les militaires ont tiré sur plusieurs habitations, faisant des blessés. Des opérations de perquisitions et d’arrestations se poursuivaient également dans la ville côtière de Banias (nord-ouest). A Deir Ezzor (est), des combats violents ont fait huit morts.

Selon un bilan provisoire de l’OSDH, au moins 67 personnes ont péri dimanche dans le pays : 19 civils, 14 rebelles et 34 militaires dont cinq officiers. L’ONG chiffre à plus de 30 000 le nombre de morts, en majorité civiles, en Syrie depuis le début de la révolte en mars 2011.

Du côté du patrimoine historique de la Syrie, l’Unesco relève que cinq des six sites syriens classés, parmi lesquels figurent notamment la ville de Palmyre, le Krach des chevaliers et plusieurs quartiers du vieux Damas, ont été endommagés par les affrontements.