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CNT: La TIWU prépare sa rébellion

25 juillet 2009, 00:00

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CNT: La TIWU prépare sa rébellion

La Transport Industry Workers Union (TIWU), un des principaux syndicats de la Compagnie Nationale de Transport (CNT), a annoncé, en ce 24 juillet 2009, qu’elle prévoit d’organiser, dans les semaines à venir, des réunions de mobilisation avec ses membres.

Ces rassemblements déboucheront sur la tenue d’une grande manifestation dans un futur proche. La première réunion ralliera les membres des garages de la CNT, à Forest-Side et à Souillac. D’autres dépôts sont situés à Rémy Ollier, Bonne Terre, La Tour Koenig et à Rivière du Rempart.

A travers ces activités, les syndicalistes de la TIWU veulent manifester leur colère et leurs inquiétudes par rapport à la situation financière de la CNT. Ils craignent que cette société ne mette bientôt la clé sous la porte ou qu’elle licencie en masse.

D’ailleurs, vers 11h30 ce 24 juillet, la Transport Industry Workers Union a rassemblé ses membres en vue de mener une marche pacifique des locaux du Tamil League à Vacoas jusqu’au siège de la CNT, non loin de là.

Cette marche n’a pas eu lieu. Uniquement une cinquantaine de syndicalistes ont répondu présents à cette heure et ont dû reprendre leurs fonctions à la CNT après le déjeuner. Mais, plusieurs leaders syndicaux ont eu l’opportunité de prendre la parole.

«Je ne suis pas là pour vous mentir. Aujourd’hui, je peux me permettre de vous dire que la situation à la CNT est en train de se détériorer», lance Hamrag Roy, président de la TIWU, aux membres de son syndicat.

«Nous n’étions pas d’accord avec le plan de restructuration proposé par la direction il y a quelques mois. Je pense que si, à ce jour, elle n’a pas obtenu de résultats positifs avec l’application de son plan, il faut impérativement qu’elle se réunisse pour le repenser», poursuit-il.

Celui-ci informe son audience que les syndicalistes de la CNT ont rejeté une proposition du Conseil d’administration de la société concernant l’allocation d’un boni de productivité, lequel remplacerait un ‘conduct allowance’ à partir de ce 24 juillet.

La raison: ils n’acceptent pas les conditions de la direction pour bénéficier de ce boni. Par exemple, «ne faites pas d’accident où vous seriez en tort» ou encore «que les autobus que vous venez de réparer ne retombent pas en panne tout de suite».

A ce stade, la TIWU ne se fie plus à la direction de la CNT pour que le sort de la compagnie s’améliore. Ses demandes actuelles s’adressent plutôt à l’Etat. Elle exige que le gouvernement lui donne la garantie que les emplois seront sauvegardés, que la CNT ne  se dirige pas vers une fermeture.

De son côté, Venoo Ramasamy, porte-parole de la Federation of Progressive Union, à laquelle la TIWU est affiliée, réclame que l’Etat ordonne une commission d’enquête sur l’affaire de ‘performance bond’, ainsi que sur la CNT de manière globale.

«Une compagnie qui réalise un chiffre d’affaires de Rs 1 milliard par an ne peut être déficitaire. Surtout que la CNT est la plus grande compagnie de transport du pays… En tout cas, le jour où les travailleurs de la CNT décideront de ne pas travailler, c’est 90% de l’économie du pays qui sera paralysée», dit-il, comme une menace.
Et d’ajouter, «des rassemblements comme celui-ci, nous en organiserons d’autres. Tant que la vérité n’éclatera pas sur la CNT, nous continuerons à élever la voix!».

La présence de leaders de la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé (CTSP), en l’occurrence, Reaz Chuttoo et Jane Ragoo, s’est également faite remarquée lors de ce rassemblement dans la matinée.

«Il suffit de réfléchir. La CNT est une compagnie de transport, laquelle n’accorde pas de crédit. Les passagers des autobus payent comptant. Comment alors est-ce qu’une telle entreprise peut être en faillite? La seule cause, dans ce cas, est le ‘mismanagement’», affirme-t-il.

De plus, les deux leaders ont signifié que la TIWU aura le soutien de la CTSP dans ses prochaines actions.
«Nous devons être capables de prendre notre destin en main et manifester. Aux autres syndicats de la CNT de voir si eux aussi prendront leurs responsabilités. Nous allons démarrer des actions. Il n’y a pas de raison d’avoir peur. Nous le ferons pour que les travailleurs de la CNT aient un futur meilleur», conclut Hamrag Roy, président de la TIWU.