Publicité

Cader Sayed Hossen : «La population a eu tort de s’attendre à des mesures révolutionnaires dans le Budget 2011»

23 novembre 2010, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Cader Sayed Hossen : «La population a eu tort de s’attendre à des mesures révolutionnaires dans le Budget 2011»

Le député travailliste Cader Sayed Hossen affirme que la population a tort chaque année de croire que le budget apportera des changements révolutionnaires.

Cader Sayed Hossen, président du comité pour la démocratisation de l’économie et député travailliste de Montagne Blanche , l’économiste et député de l’opposition Kee Cheong Li Kwong Wing, ainsi que Ashok Subron, membre de Rezistans ek Alternativ, ont donné leur avis sur le budget 2011, lors de l’émission Face à Face sur Radio One.

Cader Sayed Hossen, le député travailliste affirme que le budget a été préparé sur une base de continuité et que la population a eu tort de s’attendre à des mesures exceptionnelles.

«Tous les ans, les gens commettent la même erreur de croire qu’il y aura une révolution. Nous l’avons, d’ailleurs annoncé durant la campagne électorale, nous offrons la continuité de 2005», déclare Cader Sayed Hossen.

Sur la politique fiscale, Cader Sayed Hossen explique que le gouvernement a besoin d’argent pour financer les projets sociaux. «Il faut bien taxer ceux qui gagnent beaucoup d’argent afin de financer le social. Nous ne taxons pas le petit peuple, mais ceux qui gagnent suffisamment d’argent», explique Cader Sayed Hossen.

Selon Ashok Subron, le modèle économique de Maurice est basé sur le concept de  main d’œuvre à petit prix, favorisant l’emploi des travailleurs étrangers.

«Quand nous avons cherché une compensation c’était pour hausser le niveau de vie des travailleurs. Mais encore une fois, en accordant cette maigre compensation, le gouvernement a prouvé que notre économie est basée sur la main d’œuvre à bon marché et sur l’emploi des étrangers, il faut penser à un autre modèle économique», affirme Ashok Subron.

Cader Sayed Hossen soutient le point de vue d’Ashok Subron en ce qui concerne la main d’œuvre étrangère. Il affirme être scandalisé par les conditions de travail de ces travailleurs.

La principale faiblesse de ce budget 2011, répond Ashok Subron, est le fait qu’il soit centré sur le tourisme. « Au lieu d’utiliser nos terres de manière écologique et productive, nous faisons de nos terrains des sources de profits. De plus la santé et l’éducation s’orientent également sur cette base de bénéfices. Par exemple, ceux qui ont les moyens s’offriront des soins dans les cliniques privées tandis que d’autres seront obligés de se rendre dans nos hôpitaux publics qui se dégradent de jour en jour, faute de moyens», avance Ashok Subron.

Quant à l’économiste Kee Cheong Li Kwong Wing, il pense qu’il y a des incohérences dans ce Budget 2011. «Pravind Jugnauth nous dit qu’il a enlevé la taxe sur les intérêts mais de l’autre, il annonce que ceux dont les salaires annuels dépassent Rs 2 millions devront payer une taxe de 10 %. C’est contradictoire», déclare le député.

Outre les taxes, Kee Cheong Li Kwong Wing déplore le fait que le budget, ne fait aucune mention du combat contre la toxicomanie. «Il y a eu une taxe sur la cigarette et l’alcool. Mais qu’en est-il de la drogue? Aucun contrôle n’a été mentionné», affirme l’économiste.

Toutefois, Cader Sayed Hossen, en réponse à Kee Cheong Li Kwong Wing sur la question de la toxicomanie, souligne que le gouvernement ne peut normalement pas appliquer une taxe sur un marché qui se fait au noir. «Le trafic de drogue est illégal. Comment imposer une taxe sur quelque chose qui se fait au noir. C’est à la police de rechercher les trafiquants», a conclu le député rouge.