Le chef commissaire Johnson Roussety est très mécontent du budget 2011. Il va jusqu''''à remettre en cause la présence du Mouvement Rodriguais (MR) au sein de la majorité gouvernementale.

Le leader de la majorité à l’Assemblée régionale est d’avis que le principe même de l’autonomie a été bafoué et que le ministre des Finances, n’a pas été à l’écoute des aspirations des Rodriguais. Johnson Roussety appelle à la mobilisation générale. Il envisage de porter le différend devant la Cour suprême et d’alerter les instances régionales et internationales.

Johnson Roussety va même plus loin. Il relance la réflexion sur le statut politique de Rodrigues dans un contexte où le peuple ne trouverait pas de satisfaction à l’intérieur de la nation mauricienne.

Selon le chef commissaire, Maurice se porte bien sur le plan économique. Le pays se permet des projets d’envergure et de gros investissements dans les infrastructures.  Il reconnaît toutefois que les propositions budgétaires de l’Assemblée régionale avaient placé la barre un peu haute. Toutefois, il estime  que le gouvernement central aurait dû dialoguer. «J’aurais dû être invité au conseil des ministres, comme c’est prévu par la loi, pour que je puisse défendre le cas de Rodrigues et aider à trouver un consensus », dit-il.

Johnson Roussety ne compte pas rester les bras croisés. « J’en ai parlé au député Christian Léopold qui est le président du parti. On ne peut pas faire cadeau de deux députés au gouvernement sans poser nos conditions. Donc, je demande au parti de renégocier sa présence au sein de la majorité parce qu’on ne peut pas s’associer à un gouvernement qui ne reconnaît pas les besoins des Rodriguais»

Pour bien démontrer sa détermination, Johnson Roussety envisage plusieurs scenarii. Il a d’abord adressé une lettre ouverte au Premier ministre. Il y exprime son désaccord avec le budget et demande au chef du gouvernement de revoir la dotation destinée à Rodrigues.

Le chef commissaire envisage également de  saisir la Cour suprême, ainsi que les instances régionales et internationales, Toutefois,   il estime  que l’action doit commencer à  Rodrigues. « On envisage certaines actions de protestation. Il faut qu’il y ait une action citoyenne. Nous sommes tous  Rodriguais. Je lance un appel à l’opposition. Il ne faut pas  qu’elle cherche à tirer un capital politique de la présente situation », déclare-t-il. 

Le chef de la majorité à l’Assemblée régionale estime que le traitement accordé à Rodrigues dans le budget constitue une violation de l’autonomie de l’île. Il prend en exemple la dotation  supplémentaire de Rs 50 millions allouée pour le nettoyage des réservoirs.

« Le ministre des Finances et le Premier ministre  bafouent le principe de l’autonomie. On  est supposé avoir un quantum, et c’est à l’Assemblée régionale de décider où il veut mettre de l’argent. C’est une mentalité de Big Brother que je tiens à dénoncer », s’indigne Johnson Roussety.

Sans mentionner directement le terme indépendance, le chef commissaire  estime que Rodrigues pourrait envisager un autre avenir. «  Si demain, l’île ne se retrouve pas dans le traitement que Maurice lui accorde,  il n’y a rien qui nous empêche d’envisager notre avenir politique  autrement et fe réfléchir à d’autres  alternatives », déclare le chef commissaire