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Brésil : Dilma Rousseff prête serment et promet une réforme fiscale

2 janvier 2011, 00:00

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Brésil : Dilma Rousseff prête serment et promet une réforme fiscale

Dilma Rousseff a prêté serment le samedi 1 janvier, à Brasilia pour devenir la première femme à accéder à la présidence du Brésil, un pays qui a accédé en quelques années au rang de puissance mondiale incontournable.

Lors de son discours inaugural devant le Congrès, elle a promis de faire de la réforme fiscale l''''une de ses priorités. Elle s''est également engagée à lutter contre l''inflation, qui a connu une forte hausse ces derniers mois.

La secrétaire d''Etat américaine Hillary Clinton figurait parmi la trentaine de personnalités étrangères qui assistaient à la cérémonie.

Auparavant, Dilma Rousseff avait gagné le bâtiment du Congrès à bord d''une Rolls-Royce décapotable de 1953, sa protection assurée uniquement par des gardes du corps féminins.

Sous la conduite de Luiz Inacio Lula da Silva, son prédécesseur, le Brésil est passé en huit ans de l''état de géant sous-employé et enclin aux crises à celui de puissance économique entraînant dans sa marche des millions de consommateurs de la classe moyenne.

L''essor du poids lourd sud-américain, qui s''est également traduit sur la scène internationale, devrait se poursuivre sous un nouveau type de direction avec Rousseff, ancienne ministre de l''Energie et directrice de cabinet de Lula au tempérament ferme, voire dur à l''occasion.

L''un des principaux défis de la nouvelle présidente du Brésil sera certainement de faire voter des lois impopulaires telles que la réduction du budget de l''Etat ou encore l''encadrement de la hausse des salaires, face à des électeurs qui ont vu leur niveau de vie s''améliorer de manière significative ces dernières années.

Défense des droits de l''homme

Sous l''ère Lula, près de 20 millions de Brésiliens sont en effet sortis de la pauvreté, au bénéfice d''une croissance effrénée, de salaires élevés et d''un taux de chômage historiquement bas.

Le second défi qui attend Rousseff n''est autre que la gestion de cet héritage laissé par son prédécesseur et ancien mentor charismatique, qui se retire avec près de 90% d''opinions favorables et n''exclut pas un retour en 2014, date de la prochaine élection présidentielle.

Esprit pragmatique, la première présidente du Brésil s''est entourée de ministres modérés et de technocrates respectés pour des postes comme la direction de la banque centrale.

En octobre, après sa victoire électorale, elle a promis d''éradiquer ce qu''il reste de pauvreté au Brésil mais a aussitôt pris soin de rassurer les investisseurs en s''engageant à réduire les dépenses publiques - non sans irriter Lula.

Au Congrès, Dilma Rousseff devra sans doute composer avec des groupes influents, qui ont empêché Lula de faire adopter des réformes structurelles politiquement coûteuses.

Dans une coalition qui ne compte pas moins de dix partis différents, Rousseff devra fédérer ses troupes si elle veut rapidement faire adopter son plan de réduction du budget.

Mère divorcée, rescapée d''un cancer, lectrice de Proust, Rousseff devrait par ailleurs mettre l''accent sur les droits de l''homme et s''employer à remédier au froid qui s''est installé entre Brasilia et Washington, après le rapprochement de Lula avec l''Iran.

Symbole de sa différence avec son prédécesseur sur ce sujet, la nouvelle présidente, qui a été torturée par électrochocs en prison sous la dictature brésilienne dans les années 1970, a notamment déploré que Brasilia n''ait pas approuvé une résolution de l''Onu condamnant la peine de mort par lapidation pratiquée en Iran.


 

(Source:Reuters )