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Bons du Trésor : La Banque de Maurice limite les placements des institutions commerciales

17 septembre 2010, 00:00

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Bons du Trésor : La Banque de Maurice limite les placements des institutions commerciales

La Banque de Maurice maintient la pression sur les banques commerciales. Elle impose une limite au volume de placement de ces institutions dans les bons du Trésor.

Le gouverneur Rundheersing Bheenick envisage de limiter à 15 ou 20% le pourcentage de liquidités qu’une banque peut investir dans les obligations du gouvernement à court terme, les bons du Trésor et autres Treasury Notes, par exemple.

C’est ce qui ressort d’une déclaration qu’il a faite jeudi à l’agence de presse internationale, Reuters. Dans un communiqué en date du 11 septembre, la Banque centrale avait annoncé son intention de plafonner les placements des banques dans les « obligations du gouvernement ». Avec cette déclaration à Reuters, Rundheersing Bheenick, a donné des indications chiffrées sur ses intentions.

Le gouverneur de la Banque centrale n’est pas tendre envers les banques commerciales qu’il accuse de pratiquer du « lazy banking » car elles se contentent d’entasser des placements dans les obligations du gouvernement ou de la Banque de Maurice plutôt que de prêter de l’argent aux entreprises.

Rundheersing Bheenick indique qu’il y a des banques qui placent jusqu''''à 60% de leurs liquidités dans les obligations de l’Etat ou de la Banque centrale.

« Nous trouvons cette pratique inacceptable. Nous voulons encourager les banques à faire marche arrière et à recommencer à prêter de l’argent en leur imposant un plafond pour leurs investissements sur le marché des bons…A travers ce plafond nous voulons inciter les banques à changer d’habitude pour qu’elles se reportent sur les obligations à moyen et long terme», déclare le régulateur.

Les autorités souhaitent effectivement résorber la dette à court terme qui devient trop lourde. Dans les faits, on a constaté que le montant de la dette à court terme sur les bons du trésor de trois mois à un an a baissé de manière significative ces derniers mois. En revanche la dette à moyen et long terme (les Treasury Notes de 2 à 4 ans ainsi que la dette à 15 ans) tend à augmenter.

Pour revenir à la question de l’excès de liquidités et la réduction du crédit, les banques assurent que ce n’est que le reflet de la demande du secteur privé pour le crédit qui a diminué.

Rundheersing Bheenick n’est pas de cet avis. Il estime que c’est surtout une question relative à l’écart entre les taux à l’emprunt et à l’épargne qui est trop grand. « Il y a de la marge pour que les banques réduisent cet écart », déclare le gouverneur.

Mercredi le ministre des Finances, Pravind Jugnauth, avait lui aussi évoqué la question des taux d’intérêts sur le crédit qui était plus élevé pour les petits entrepreneurs que pour les grandes compagnies et conglomérats. Cette aversion au risque de la part des banques n’est pas une bonne chose avait-il laissé entendre.

La Banque de Maurice est en guerre contre les banques commerciales qui ont critiqué son intrusion sur le marché des changes en vendant des devises directement à la State Trading Corporation. Rundheersing Bheenick avait convoqué l’association des banquiers samedi dernier pour leur faire une remontrance à ce sujet. 

Les chiffres de la Banque centrale indiquent que l’excès de liquidité des banques a diminué de Rs 2,58 milliards au dernier décompte, mais on ne peut attribuer cette baisse aux prises de position récente de Bheenick ou de Pravind Jugnauth.