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Bons de trois mois : la Banque centrale met fin au régime sec

25 avril 2011, 12:00

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Bons de trois mois : la Banque centrale met fin au régime sec

La Banque de Maurice a mis fin à la disette qu’elle imposait aux banques commerciales depuis plus de deux mois en refusant de leur vendre des bons du Trésor de trois mois.

La banque centrale lâche du lest.  Lors de la dernière vente aux enchères hebdomadaire des bons du Trésor, le  vendredi 22 avril, elle a accepté de vendre pour Rs 45 millions de bons de trois mois à un taux de rémunération moyen de 2,78%, tandis que le taux le plus élevé qu’elle a accepté est de 3%.

Par contre, il n’y a eu aucune vente sur les bons de six mois car il n’y a eu aucune demande pour ce type de papiers  de la part des banques. Ajouté aux ventes de bons d’une année, ce sont en tout pour Rs 1 milliard de bons qui ont été vendus. Cela fait neuf semaines successives que la Banque centrale avait refusé de vendre des bons de trois mois.

Certains observateurs ne manqueront pas de noter qu’il y a un mois, soit le 29 mars, le gouverneur Rundheersing Bheenick avait trouvé « inacceptable » que les banques réclament 1,73% d’intérêt sur les bons de trois mois, justifiant ainsi la décision de la Banque centrale de refuser des vendre des bons de cette catégorie.

Le changement de politique du régulateur pourrait surprendre. Toutefois, d’autres spécialistes font remarquer qu’avec la hausse du taux directeur de 50 points de base le 28 mars, il est normal que la Banque de Maurice accepte des demandes de taux plus élevé sur les bons du trésor de la part des banques.

Faute de quoi, les banques commerciales auraient de quoi arguer qu’elles ne gagnent plus rien entre les taux qu’elles offrent à l’épargne et les taux qu’elles perçoivent sur des instruments de refinancement comme les bons du trésor. D’autant plus, qu’elles ont maintenant une limite de 15% de leurs liquidités qu’elles peuvent placer dans les bons du trésor.

Sans oublier que les banques se disent également pénalisées par la hausse de 6 à 7% du « cash ratio », le niveau de liquidités qu’elles doivent obligatoirement conserver à la Banque de Maurice et sur lesquelles elles ne sont pas rémunérées.

Les observateurs font aussi remarquer que les derniers chiffres de la Banque de Maurice montrent une baisse significative du surplus de liquidités entre les mains des banques par rapport au « cash ratio » statutaire, ce qui tend à indiquer que la barre des 7% est suffisante pour garder ce paramètre du marché monétaire à un niveau satisfaisant.

Si la Banque centrale est satisfaite que tous les éléments de contrôle mis en place sont maintenant efficaces, elle peut effectivement lâcher la bride sur le marché des bons du trésor. A suivre aux prochaines enchères de vendredi.