A partir de décembre, les débats et les votes individuels du comité de politique monétaire seront rendus publics. Rundheersing Bheenick, gouverneur de la Banque centrale, justifie, par ailleurs, le maintien du taux directeur à 5,5 % et minimise les arguments de ceux qui souhaitaient une baisse.

Le gouverneur de la Banque de Maurice a tenu une conférence de presse bilan de la dernière réunion du Monetary Policy Commitee ce mardi 13 septembre. La MPC a, en effet, décidé de ne pas changer le taux directeur suite à la réunion trimestrielle de ses dix membres la veille.

Ainsi, le souhait du N° 1 de la Banque centrale pour plus de transparence dans la décision du MPC est en passe de devenir une réalité. La dernière réunion du comité a été aussi l’occasion pour les membres d’approuver une nouvelle résolution pour que les débats minutés des prochaines rencontres trimestrielles soient rendus publics en même temps que la décision. Le vote individuel de chacun des dix membres du MPC sera également du domaine public à partir de décembre, date de la prochaine réunion.

Rundheersing Bheenick, qui a dressé un tableau bien sombre de l’économie mondiale, estime cependant que celle de Maurice ne souffrira pas autant de la deuxième crise globale qui s’annonce. Il considère que nous n’avons pas de souci à nous faire en ce qu’il s’agit du chômage, de la dette publique ou de la balance des paiements.

Le gouverneur de la Banque de Maurice est même d’avis que le tourisme se porte bien par rapport à la croissance moyenne mondiale dans ce secteur. Il prend ainsi à contre-pied les opérateurs du secteur hôtelier qui se plaignent régulièrement de la mauvaise santé de leurs activités. Rundheersing Bheenick soutient que certains de leurs commentaires tendent à « dramatiser » la situation et ne méritent nullement une attention particulière.

Pour Rundheersing Bheenick, l’état actuel des indicateurs économiques locaux ne justifiait pas une baisse du Repo Rate, comme réclamé par le secteur privé, plus particulièrement par le secteur de l’exportation.

Le gouverneur de la Banque de Maurice admet toutefois que certains indicateurs économiques restent dans le rouge et qu’il faudrait maintenir le processus de normalisation, notamment à propos de la poussée inflationniste. Encore un autre argument qui vient, en fait, expliquer le maintien du taux directeur à son taux précédent.

« Si nous ne faisons rien, nous nous retrouverons bientôt avec un taux d’inflation à deux chiffres », prévient-il.
Le gouverneur de la Banque centrale prévoit une augmentation de 6,6 % de l’indice des prix selon la méthode du Bureau central des statistiques et un taux de 5,1 % de la Headline inflation calculée par la Banque centrale d’ici à la fin de l’année en cours. Des estimations qui devront être ajustées après la présentation du budget, précise Rundheersing Bheenick.