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Best Loser System : Dave Kissoondoyal du MMM pas sur la même longueur d’onde que son leader

7 août 2012, 00:00

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Best Loser System : Dave Kissoondoyal du MMM pas sur la même longueur d’onde que son leader

Dave Kissoondoyal, membre du Mouvement militant mauricien, préconise l’abandon du Best Loser System dans l’éventualité d’une réforme électorale avec l’introduction d’une dose de proportionnelle. Une position diamétralement opposée à celle de son leader, Paul Bérenger.

Une voix discordante se fait entendre au sein du MMM concernant l’avenir du Best Loser System (BLS) dans le cadre d’une éventuelle réforme électorale. Celle de Dave Kissoondoyal, candidat malheureux mauve dans la circonscription No 11 (Grand-Port/Rose-Belle) aux élections générales de 2010.

Dans un document rendu public, ce lundi 6 août, ce membre du Bureau politique du MMM soutient que le BLS « n’a pas sa raison d’être dans un nouveau système électoral » avec l’introduction d’une dose de proportionnelle. De son côté, le leader du MMM, Paul Bérenger, estime qu’il faudra maintenir le BLS pour garantir une représentation ethnique équitable même en cas de réforme électorale. Il a ainsi affirmé, samedi dernier, que les mauves refuseront de voter un éventuel projet de loi qui éliminerait le BLS.


C’est en s’appuyant sur le modèle C proposé par la Commission Sachs dans son rapport de 2003 que Dave Kissoondoyal propose l’abandon du BLS. Cette proposition préconise, entre autres choses, l’introduction d’un nombre de députés élus à la proportionnelle à partir d’une Party List et un mode de calcul qui devrait garantir une stabilité politique en faveur du vainqueur des élections. Chiffres à l’appui, Dave Kissoondoyal explique dans son document que le nombre de députés élus à la proportionnelle suffira à rendre caduque la nécessité d’avoir recours au BLS pour corriger une quelconque « sous-représentation ethnique ».

En se basant sur les modalités consensuelles entre les principaux partis politiques qui préconisent l’élection de 20 députés à la proportionnelle et un seuil d’éligibilité à 7,5 % des suffrages exprimés, Dave Kissoondoyal propose plusieurs projections à partir de résultats des trois dernières élections générales pour soutenir sa thèse.

Ainsi, en 1995 l’alliance Mouvement socialiste militant- Ralliement militant mauricien (MSM-RMM) aurait disposé de 18 sièges à l’Assemblée nationale à partir de la liste soumise au préalable. Même si cette alliance avait obtenu 19,85 % des suffrages exprimés, elle s’était retrouvée sans élu à travers le système de First Past the Post (FPTP), en vigueur. L’alliance MMM-Parti travailliste (PTr) aurait, elle, obtenu deux sièges additionnels après avoir raflé la totalité des sièges (60) en jeu sous le système de FPTP. Le résultat final de ces élections aurait alors été de 62-18 au lieu de 60-0.


De la même manière, en 2000, c’est l’alliance PTr-Parti mauricien Xavier Duval (PMXD) qui aurait bénéficié, de la totalité des 20 sièges à pourvoir sous la représentation proportionnelle. L’alliance PTr-PMXD avait fait élire 6 députés avec un score national de 36,57 % en termes de votes. Son adversaire, l’alliance MSM-MMM, avait remporté 90 % des sièges sous le système de FPTP avec seulement 51,70 % des votes exprimés.

Lors des dernières législatives c’est le MMM en alliance avec l’Union nationale (UN) d’Ashok Jugnauth et le Mouvement mauricien social démocrate (MMSD) d’Eric Guimbeau qui aurait vu les 18 premiers candidats inscrits sur sa liste être élus députés portant ainsi son score final à 36 contre 43 à l’alliance PTr-PMSD.

Dave Kissoondoyal postule que le nombre important de candidats élus à partir d’une liste unique suffira à garantir une représentation ethnique équitable au Parlement et rendra, donc, caduque la nécessité d’avoir recours au BLS. Il émet cependant une condition sine qua non à la bonne marche du système : la présentation par les partis politiques de listes représentatives de la composition ethnique de la société mauricienne selon la définition constitutionnelle.

« Puisqu’un nombre élevé de candidats est élu à partir d’une liste sous le principe de la représentation proportionnelle, les partis ou alliances doivent simplement s’assurer que la liste qu’ils soumettront au Commissaire électoral est inclusive de toutes les communautés prises en compte sous le BLS actuellement », précise Dave Kissoondoyal.

Ce dernier prend le soin de faire ressortir à la fin de son document qu’il s’agit uniquement de son opinion et non celle de son parti, le MMM. Quoi qu’il en soit, c’est la première opinion contraire à celle de Paul Bérenger à être exprimée publiquement sur ce sujet.