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Best Loser System : Bérenger demande à Ramgoolam de cesser ses zigzags

4 février 2012, 00:00

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Best Loser System : Bérenger demande à Ramgoolam de cesser ses zigzags

Le leader de l’opposition demande au Premier ministre de clarifier ses intentions sur la réforme électorale et l’avenir du Best Loser System au lieu de dire tout et son contraire. Il révèle les propositions qu’il lui a faites le mardi 31 janvier pour lui permettre d’aller de l’avant avec la modification du mécanisme électoral.

Le chef du gouvernement doit dire clairement ce qu’il compte faire du Best Loser System dans le cadre de la réforme électorale. Et arrêter avec ses déclarations les unes les plus contradictoires que les autres. C’est tout le bien que lui souhaite le leader de l’opposition ce samedi 4 février, à Ebène, lors de sa rencontre hebdomadaire avec la presse.

Paul Bérenger explique que Navin Ramgoolam a rendez-vous avec l’histoire mais que celui-ci semble ne pas être à même de la réaliser. Il se pose ainsi la question de savoir si ce dernier est réellement « sérieux » quant à son intention de revoir le système électoral.

Le leader du Mouvement militant mauricien (MMM) a aussi saisi l’opportunité pour donner des précisions sur les propositions qu’il a faites au Premier ministre mardi. Il déclare avoir suggéré à Navin Ramgoolam de venir avec un projet de loi à la rentrée parlementaire afin de réformer le système électoral. Ce, en deux parties.

Premièrement, Paul Bérenger souhaite l’élection de 20 députés à la proportionnelle. Ainsi qu’un mécanisme pour plus de représentation féminine à l’Assemblée nationale. Deuxièmement, pour contourner l’épine du Best Loser System, il est en faveur d’un vote libre au Parlement, ce qui permettra à chaque député de se décider en fonction de ses « convictions ». Comme il l’a suggéré pour la peine de mort et la dépénalisation de l’avortement.

Pour ce qui est de l’avenir du Best Loser System, le leader de l’opposition met de l’eau dans son vin. Il donne quatre pistes à Navin Ramgoolam  : 1) son l’abolition pure et simple 2) la diminution du nombre de députés élus sous ce mécanisme 3) une abrogation à titre « expérimental » tel qu’évoqué par Navin Ramgoolam lui-même ou 4) maintenir le système tel quel mais en annulant l’obligation faite aux candidats à la députation de déclarer leur origine ethnique. 

« Il est clair, à ce stade, que Navin Ramgoolam ne sait pas où il en est. C’est à lui maintenant de se décider, de préciser sa pensée et d’aller de l’avant », martèle Paul Bérenger. Il reconnaît tout de même qu’il y a beaucoup « d’émotions » et de « passions » autour du Best Loser System, surtout au sein de la communauté musulmane.

Le leader de l’opposition rappelle également au bon souvenir du Premier ministre que le système électoral actuel est déphasé. Il prend à contrepied les déclarations de Navin Ramgoolam à l’effet que le système actuel joue en sa faveur en lui rappelant qu’en 1982, le Parti Travailliste (PTr) s’est retrouvé hors de l’Assemblée nationale même après avoir recueilli 25% des suffrages.

Il lui fait aussi remarquer que lors de sa défaite de 1991, les rouges n’avaient que trois représentants au Parlement malgré 39% de votes et six élus en 2000 avec 37% de votes. « Si le PTr ne s’était pas allié avec le Mouvement socialiste militant en 2010, il aurait mordu la poussière encore une fois. Et c’est ce qui est fort probable aux prochaines législatives », croit-il savoir.

Paul Bérenger rappelle également que c’est le MMM qui a toujours été en faveur d’une réforme. Ce, depuis 1986. Avec pour seule ambition de renforcer l’unité nationale en se débarrassant du communalisme au sein du système électoral, de consolider la représentativité des partis et de permettre aux femmes d’être davantage présentes au niveau politique.

Il ironise aussi sur les zigzags de Navin Ramgoolam concernant l’obligation faite aux candidats de déclarer leur appartenance ethnique en soulignant que l’État a dépensé des millions pour s’opposer à la contestation de Rezistans ek Alternativ devant le Conseil privé de la Reine.