Partie sur la pointe des pieds le 3 juin 2012, Rajsoomer Lallah restera un personnage que le pays n’oubliera jamais. Ses pairs lui ont rendu vibrant un hommage, le vendredi 13 juillet 2012.

Le judiciaire a rendu un dernier hommage à feu Rajsoomer Lallah, le vendredi 13 juillet 2012. Le chef juge Bernard Sik Yuen entouré de ses collègues juges dans la salle d’audience numéro un, a fait le récit du parcours de l’ancien chef juge, décédé le 3 juin dernier.

Le chef juge avance que Rajsoomer Lallah était personnage public, dont la réputation est inébranlable à Maurice et sur le plan international. L’ancien chef juge a été rapporteur auprès du Comité des droits de l’Homme des Nations Unies, dont il était membre depuis plus de 20 ans.

Selon Bernard Sik Yuen Rajsoomer Lallah qui a débuté comme un simple magistrat a su marquer l’histoire judiciaire et politique du pays. « Rajsoomer Lallah a été celui qui a fait flancher le gouverneur général en 1966 sur la question d’enregistrement des électeurs en vue des élections générales pré-indépendance en 1967. Il avait soumis sa démission en tant qu’adjoint au Commissaire Electoral, car l’administration coloniale avait fait appel pour que les électeurs se fassent enregistrer à onze heures. L’ancien chef juge s’était opposé à cette démarche car beaucoup de travailleurs agricoles n’auraient pas eu pu se faire inscrire sur la liste électorale. Le Gouverneur lui confia la responsabilité de l’organisation de cet exercice. Vous savez désormais pourquoi l’enregistrement des électeurs se fait dans l’après-midi et les samedis », a souligné le chef juge.

L’ancien chef juge a apporté une contribution à l’histoire politique du pays. Cela par le biais d’un jugement rendu en 1991 après la victoire de l’allaince MSM/MMM, qui avait raflé 57 sièges contre trois au Parti Travailliste et ses alliés.

« La Cour suprême avait été sollicitée pour intervenir sur l’allocation des sièges du Best Loser. Dans ce jugement rendu par le Chef Juge d’alors Sir Victor Glover, le Senior Puisne Judge Rajsoomer Lallah et leur collègue, le juge Ahmed, quatre sièges additionnels, sous le Best Loser System, ont été alloués au Parti minoritaire issu des élections de 1991 », a relaté Bernard Sik Yuen.

Ces deux exemples cités parmi tant d’autres, démontrent que Rajsoomer Lallah était un homme d’exception en tant que légiste et humain, a fait ressortir le Chef juge.

À la fin de son discours, le chef juge Bernard Sik Yuen a rappelé que Rajsoomer Lallah a été une figure du judiciaire qui a contribué à la vie publique du pays. Il laisse un grand vide, a dit le chef du judiciaire  mauricien.