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Basant Roi : « L’affaire Bheenick est très mauvaise pour l’image de Maurice»

26 novembre 2009, 00:00

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Basant Roi : « L’affaire Bheenick est très mauvaise pour l’image de Maurice»

L’ancien gouverneur de la Banque de Maurice, Ramesh Basant Roi, trouve déplorable le « combat de rue » auquel se livre le conseil d’administration de la Banque de Maurice (voir photo), contre l’actuel gouverneur, Rundheersing Bheenick.

« Ce qui se passe est très mauvais pour la réputation de la Banque qui est le régulateur du secteur bancaire à Maurice. Mais c’est aussi très mauvais pour l’image de Maurice en tant que centre financier international. Rien n’échappe aux agences de presse internationales et la nouvelle a déjà été reprise sur Bloomberg, Forbes et Reuters », déclare Ramesh Basant Roi.

Pour lui, le timing de cet incident ne pouvait être pire. « A l’heure où Maurice est prise dans les turbulences de la  crise économique mondiale, nous avons besoin d’une Banque centrale forte, avec un gouverneur fort et un conseil d’administration responsable. Au lieu de cela, nous assistons au triste spectacle d’un conseil d’administration qui donne une conférence de presse dans la rue. La Banque de Maurice est une institution cruciale qui est responsable d’un pendant clé de notre politique économique la politique monétaire », déplore l’ancien gouverneur.

Pour Ramesh Basant Roi, le conseil d’administration n’a aucune légitimité pour demander à Bheenick de démissionner temporairement, le temps de l’enquête du Fact Finding Committee, annoncé mardi par le ministre des Finances, Rama Sithanen.

La raison est que le gouverneur de la Banque centrale n’est pas nommé par le conseil d’administration mais par le président de la république, sur les recommandations du Premier ministre. Par contre, les membres du conseil sont nommés par le Premier ministre, sur les recommandations du ministre des Finances.

Pour Basant Roi, si les membres du conseil d’administration ont des raisons de se plaindre de Bheenick, ils auraient pu en parler au ministre des Finances ou au Premier ministre.

« Même si j’ai une longue expérience à la Banque de Maurice, je suis maintenant un homme de la rue comme vous. Mais il me semble que le Board avait d’autres moyens de se faire entendre et qu’on ne serait pas en arriver là si on n’avait pas laissé pourrir la situation »,  ajoute Ramesh Basant Roi.

Concernant l’institution d’un « Fact Finding Committee », l’ancien gouverneur déclare ne pas bien comprendre ce que cache ce terme. S’agit-il d’une enquête ou, comme son nom l’indique, d’un comité dont l’attribution est d’établir des faits ? Suffit-il que quelqu’un écrive une lettre ? demande-t-il. En tout cas, puisque le Fact Finding Committee a été institué, ce sera une occasion pour le Board d’aller déposer et de dire ce qu’il sait.

« All this is very ugly. Mon premier souci est l’image de l’industrie de la finance et le développement économique du pays », conclut Ramesh Basant Roi.

A son arrivée au pays mercredi, Rundheersing Bheenick a déclaré que « plus rien ne m’étonne » et il a écarté d’un revers toute idée de démission temporaire.