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Baie-du-Tombeau : Dix ans à façonner un meilleur avenir pour des enfants démunis

4 décembre 2011, 00:00

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Baie-du-Tombeau : Dix ans à façonner un meilleur avenir pour des enfants démunis

L’Ecole de la vie, une initiative du Mouvement civique de Baie-du-Tombeau a accueilli jusqu’à présent plus de 250 enfants démunis et déscolarisés. Cette association qui fonctionne depuis dix ans se félicite en voyant grandir ces enfants avec des rêves pleins les yeux.

Inspirée d’une vision. C’est ainsi que Rosie Khedoo, présidente du Mouvement Civique de Beau-du-Tombeau, perçoit le bijou qu’est devenue cette institution. A ce jour, l’Ecole de la vie a vu défiler pas moins de 250 enfants démunis et déscolarisés. Ces derniers, dès leur plus jeune âge, erraient dans les rues. Active dans le quartier depuis plus de dix ans, cette association regroupe plus d’une douzaine de personnes engagées dans le travail social et dans la lutte contre la pauvreté.

Le Mouvement civique de Baie-du-Tombeau a été créé en 2001. Et à l’époque, les moyens financiers, avouent Rosie Khedoo, étaient très limités pour permettre de concrétiser son ambition. « Tout a commencé avec zéro sou. Et aujourd’hui quand je vois tous mes projets fleurir, je suis très enthousiaste », confie-t-elle.

Un enthousiasme qu’elle partage quotidiennement avec ses collaborateurs et les enfants. « On ne peut arriver seul nulle part. Le maître mot reste le soutien. Et il faut surtout aimer ce que l’on fait », soutient Rosie Khedoo. Sa passion, elle l’a développée grâce à son engagement social. Et ce, depuis son plus jeune âge. « J’ai développé ce besoin de venir en aide aux autres depuis que j’étais enfant, ayant été élevée dans des conditions familiales assez difficiles », explique-t-elle.

Se fixer des objectifs tout en donnant un sens à la vie, ou encore inculquer les valeurs sociales à ces enfants, très souvent, en perte de repères. Ce sont, entre autres, les objectifs de l’Ecole de la vie. « Il faut savoir ce que veulent les jeunes dans la vie. C’est ce que je leur demande à partir de 13 ans. C’est en se fixant des objectifs que l’on réussit dans la vie », lance-t-elle avec fierté en racontant qu’une de ses élèves lui a dit un jour qu’elle voulait devenir enseignante. « Cela me fait énormément plaisir de savoir que je suis un modèle pour ces enfants », souligne Rosie Khedoo.

Notre interlocutrice est d’avis qu’elle ne peut pas faire de miracle. C’est d’ailleurs ce qu’elle déplore chez certaines personnes : « Je ne suis une super-héroïne. Il y a des choses que je peux faire et d’autres que je ne peux pas. Lorsqu’un parent vient me voir pour m’expliquer son problème, je réponds immédiatement si j’ai la capacité d’y remédier ou pas. Je ne fais pas de fausses promesses uniquement pour faire de beaux discours ou encore attirer l’attention ».

Plus loin, dans le quartier de Baie-du-Tombeau, un groupe d’hommes discute. La conversation, nous dit Adam, 55 ans, porte sur l’insécurité, le problème de drogue et des autres fléaux dont est affligée cette région.

« L’insécurité est omniprésente partout où nous allons. Et nous avons peur. Non pas pour nous, mais pour nos enfants ». Ce sentiment qui anime des habitants de la région de Baie-du-Tombeau ne date pas d’hier. Notre interlocuteur affirme même avoir du mal à digérer la stigmatisation à l’égard de son quartier.

Mais dans cette zone sombre, un espoir : ces huit élèves de cette école qui ont pris part aux examens du Certificate of Primary Education. Pour Rosie Khedoo, c’est l’occasion de démontrer que nos objectifs sont réalisables. « Tout comme ces enfants qui ont des rêves, nous avons une vision. C’est de voir fleurir ce que nous avons semé », lâche-t-elle.