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Audiovisuel: radiotélévision non-stop

29 novembre 2013, 09:35

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Audiovisuel: radiotélévision non-stop

 

De nos jours, quiconque a quelques heures de libres se branche sur une émission de radio ou de télé. Cela n’a cependant pas toujours été le cas. Lumière sur un service essentiel.
 
7 Novembre 1987, inauguration de la station de télévision à Mont-Vénus pour permettre à la région de Port-Mathurin d’avoir des images sur le petit écran pendant quelques heures les après-midi. 12 mars 1996, ouverture de la station de radio à Citronnelle pour émettre, deux heures par jour, à partir de Rodrigues. C’est la naissance de «Matinal Rodrigues».
 
Depuis, beaucoup de progrès ont été accomplis, même s’il reste encore beaucoup de défis à relever pour que ces deux outils de communication répondent davantage aux besoins de la population. Mais que de chemin parcouru depuis toutes ces années pour arriver, aujourd’hui, à des programmes 24 heures sur 24 à la radio et à la télévision, accessibles sur toute l’île.
 
Une récente visite aux locaux de la station de radio et de télévision à Citronnelle nous a permis de rencontrer un personnel enthousiaste. Plusieurs venaient d’être nommés ou promus suivant les recommandations du Pay Research Bureau. Danygelle Collet fait partie de ceux-là.
 
«Je n’ai pas de mots pour exprimer ma satisfaction. Après 13 ans d’efforts, la MBC a reconnu mes compétences et j’ai aujourd’hui une sécurité d’emploi», dit celle qui a été promue journaliste reporter d’images. «Avant, quand il n’y avait pas de table de montage, on filmait les images et on les envoyait à Maurice. Maintenant, nous avons la possibilité de mettre en valeur notre créativité en faisant des montages sur place», indique, de son côté, Noëlli Bégué, réalisateur technique.
 
Aujourd’hui, avec quatre chaînes, la MBC émet 24 heures sur 24 à Rodrigues. Un bulletin quotidien d’information télévisé de 10 minutes depuis novembre dernier constitue un pas en avant dans le développement de l’audiovisuel dans l’île. Mais le récent aménagement des chaînes ne fait pas plaisir à tout le monde. Certains ont du mal à s’orienter. «Depuis quelque temps, je suis perdu avec les émissions de télévision. J’ai l’impression que cela a été fait sans tenir compte de la réalité culturelle de Rodrigues, où nous n’avons pas le même nombre de chaînes qu’à Maurice et où les gens peuvent choisir», déclare un téléspectateur.
 
Annick Ah-Kang, responsable de l’administration, attache beaucoup d’importance à la réalisation des programmes avec le personnel rodriguais. «Avec le personnel local, nous avons assuré la couverture et la réalisation des émissions comme Hit the floor qui met en valeur les talents des danseurs ainsi que Star 2013. Les finales seront retransmises en direct par notre équipe locale», dit-elle.
 
Mary Laine Philip, la responsable, affirme, elle, qu’elle fait en sorte de réaliser des émissions variées afin de répondre aux attentes des auditeurs de Rodrigues. «Nous voulons une radio de proximité qui tient compte des aspirations de toutes les tranches d’âge. C’est pourquoi nous avons des émissions sur la santé, l’histoire, la cuisine, le sport, la culture. Bref, tout ce qui fait la vie des Rodriguais. Nous voulons que la radio soit un outil d’information et de formation qui rapproche et valorise les gens», affirme-t-elle.
 
Les ménagères et les personnes du troisième âge sont celles qui apprécient le plus la possibilité d’écouter la radio de Rodrigues pendant toute la journée. «Mo bien kontan gayn bann programm lor Rodrig ler mo pe fer mo louvraz. Mo fier kan mo tann Rodrige pe koze, donn konsey et ed nou pou al delavan», déclare Marguerite Perrine. Paul Ravina, actuellement à la retraite, indique que la radio lui offre beaucoup de distraction et lui fait entendre les voix de personnes qu’il ne rencontre plus, car il a du mal à se déplacer.
 
Il y a aussi des réactions plus mitigées sur l’utilisation de la langue créole. «Souvan zot tro fer enn tradiktion litteral lor franse. Apre enan koz plis kreol morisien ki kreol rodrige», observe un jeune enseignant. 
 
La station emploie aujourd’hui une cinquantaine de personnes. Depuis ces dernières années, il y a eu un effort pour confier des postes de responsabilité aux Rodriguais. C’est ainsi que l’on retrouve aux postes de responsabilité Annick Ah-Kang à l’administration, Mary Laine Philip à la radio, Jacques Edouard à la documentation et Stella Samoisy aux informations télévisées.
 
Le directeur général Dan Callikan chapeaute les opérations en effectuant des visites régulières dans l’île. Pour celui-ci, 2014 sera une année de consolidation de tout ce qui a été mis en place. «Nous allons poursuivre le travail en donnant la possibilité aux Rodriguais de réaliser des émissions qui mettent en valeur leurs idées et leur créativité. Nous faisons confiance à l’intelligence rodriguaise», affirme-t-il. Il annonce par ailleurs le renouvellement des équipements afin d’améliorer la qualité de la transmission.