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Au Zimbabwe : Benoit Fayd’herbe dit avoir « peu d’espoir » de récupérer sa ferme

27 janvier 2012, 00:00

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Au Zimbabwe : Benoit Fayd’herbe dit avoir « peu d’espoir » de récupérer sa ferme

L’issue du procès intenté par la justice zimbabwéenne contre le Mauricien Benoit Fayd’herbe pour avoir « illégalement » occupé sa propre ferme est attendue cet après-midi. Après près d’un demi-siècle au Zimbabwe, Benoît Fayd’herbe ne se fait pas d’illusion sur le verdict qui sera rendu.

« La famille a investi tout son argent dans cette ferme. J’y ai mis ma vie. Pour eux, ça ne compte pas. Je suis sûr que le jugement sera 100 % contre moi ce vendredi », déclare le fermier mauricien Benoît Fayd’herbe qui s’est fait une raison sur l’issue du procès qui lui a été intenté par les autorités zimbabwéennes.

Joint au téléphone ce jeudi 26 janvier par Radio One pour un commentaire quant à ce procès qui a été instruit contre lui pour avoir « illégalement » occupé sa ferme d’où il avait été expulsé en 2009, suite aux nouvelles lois édictées par le régime de Robert Mugabe, Benoît Fayd’herbe s’est laissé aller au découragement.

« Ces lois que le gouvernement zimbabwéen a fait voter n’ont été adoptées que pour des raisons politiques », soupire-t-il. Mais notre compatriote ne compte malgré tout pas baisser les bras. « Je ferai des procès au gouvernement autant que je peux. Mais je sais qu’un jour je ne pourrais plus me battre. Je n’aurais alors d’autre choix que de ramasser mes affaires et de partir », lâche le fermier.

Benoît Fayd’herbe souligne qu’il existe un traité qui a été signé entre Harare et Port-Louis afin que les intérêts des fermiers mauriciens ne soient pas menacés. « Ils m’ont dit que cela ne servirait à rien », soupire-t-il en faisant référence aux hommes du pouvoir qui veulent à tout prix l’évincer de sa ferme.

Cela fait trois que Benoît Fayd’herbe se bat, ayant été arrêté pour être resté dans sa ferme se trouvant dans la région de Chiredzi malgré un arrêté de l’Etat zimbabwéen. Il a insisté sur le fait qu’il est protégé par un Investment Protection Agreement, mais la justice, qu’il dit être à la solde de Robert Mugabe, n’a rien voulu entendre.

Aujourd’hui âgé de 50 ans, après quarante-sept ans passés au Zimbabwe, Benoît Fayd’herbe déplore qu’il doive quitter ce que sa famille a bâti rien pour une question d’épiderme. « 4 000 à 5 000 fermiers ont été expulsés… Bien sûr que c’est à cause de la couleur de leur peau », dit-il.