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Au moins 2 800 familles habitent des maisons construites avec des plaques en amiante

6 août 2010, 00:00

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Au moins 2 800 familles habitent des maisons construites avec des plaques en amiante

Des familles mauriciennes à faibles revenus habitent toujours dans des maisonnettes contenant de l’amiante. Elles s’organisent pour que l’Etat prenne des dispositions afin de les reloger dans des conditions moins dangereuses.

Sur les 3 113 maisons érigées par l’ex-Central Housing Authority (CHA), en utilisant des plaques en amiante, 300 environ ont été remplacées par des constructions en dur. Le ministère du Logement et des Terres admet qu’il y a danger. Toutefois, il  n’annonce aucune mesure d’urgence.

Ce sont les familles habitant des maisons dans le village côtier de Rivière-Noire qui attirent l’attention sur ce problème. Ils ont écrit au ministère concerné pour demander de l’aide. Dans une lettre adressée à ces familles, le ministère du Logement et des Terres reconnaît que ces familles vivent sous la menace d’un danger permanent.

Dans sa correspondance, le ministère du Logement invite les habitants à prendre des mesures préventives comme l’application de couches de peinture à l’huile sur les surfaces incriminées, aussi souvent que possible. Il leur est aussi conseillé de ne pas manipuler les plaques d’amiante d’une manière qui permettrait l’émanation de poussière chargée de particules d’amiante.  Les autorités demandent également aux habitants des maisonnettes contenant de l’amiante de ne pas intervenir sur les plaques en utilisant des perceuses où des scies électriques.

Cette question a été portée à l’Assemblée Nationale, lors de la dernière séance parlementaire, par le député de la circonscription No. 14 (Savanne-Rivière Noire), Alan Ganoo. Cependant, la circonscription d’Alan Ganoo n’est pas la seule concernée.  Les 2 800 familles vivant dans des maisonnettes contenant de l’amiante sont reparties dans huit des neuf districts du pays. Seule la ville de Port Louis n’est pas concernée.

Le député Alan Ganoo souhaite la mise en place des mesures spéciales destinées à aider ces familles à se reloger. Dans sa réponse le ministre Abu Kasenally, a invité les personnes concernées à se prévaloir des facilités offertes par la Mauritius Housing Corporation (MHC) et la National Housing Development Corporation (NHDC).

Cependant l’Etat n’envisage, pour le moment, aucune aide à ces familles. Cette situation révolte le député Alan Ganoo qui a été dans le passé ministre du Logement et des Terres. Il ne comprend pas pourquoi «l’Etat refuse d’assumer ses responsabilité».

«C’est l’Etat qui a construit ces maisons pour ensuite les vendre à nos concitoyens les plus démunis. C’est à l’Etat de les aider à se débarrasser des ces plaques d’amiante. On doit construire des maisons convenables. Je connais, personnellement beaucoup de familles qui sont disposées à participer à la reconstruction de leurs maisons mais elles ne pourront y arriver seules. C’est le devoir de l’Etat de leur venir en aide», martèle Alan Ganoo.

Les habitants de la Cité EDC de Rivière Noire se sont lancés, récemment, avec le soutien des leurs députés, dans un projet d’envergure. Ils souhaitent créer un comité national, réunissant les 2 800 familles, pour faire pression sur les autorités. Ils espèrent ainsi amener les autorités à prendre des mesures pour les reloger dans des conditions moins dangereuses.