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Atmosphère toujours électrique au Venezuela, cinq morts

21 février 2014, 07:37

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Atmosphère toujours électrique au Venezuela, cinq morts

 

L'épreuve de force entre les manifestants hostiles au président Nicolas Maduro et les forces de sécurité s'est poursuivie jeudi dans les rues de plusieurs villes du Venezuela, barrées pour certaines par des barricades en flammes.
 
Au moins cinq personnes ont été tuées et plusieurs dizaines d'autres ont été blessées ou arrêtées depuis le déclenchement des violences la semaine dernière.
 
Les protestataires, des étudiants pour la plupart, reprochent au gouvernement socialiste le fort taux de criminalité, l'inflation galopante, les pénuries et ce qu'ils qualifient de mouvement de répression.
 
Selon des témoins, les forces de police ont lancé des gaz lacrymogènes et tiré par balles durant la nuit sur de jeunes manifestants, lesquels jetaient des cocktails Molotov et bloquaient les voies dans l'est cossu de Caracas, la capitale.
 
Dans les quartiers de la classe moyenne, des riverains frappaient sur des casseroles aux fenêtres - une manifestation de mécontentement traditionnelle en Amérique latine.
 
Des manifestants étaient encore dans les rues tôt dans la matinée, mais la tension semblait être descendue d'un cran en milieu de journée.
 
La situation était similaire dans les Etats andins de Techira et Merida, en pointe dans la contestation depuis que les tenants de la ligne dure de l'opposition ont appelé à manifester au début du mois.
 
CINQ MORTS
 
L'atmosphère s'est encore dégradée depuis que Leopoldo Lopez, économiste de 42 ans, s'est constitué prisonnier mardi après avoir dirigé pendant trois semaines les manifestations contre le pouvoir.
 
Dans une vidéo dont il avait demandé la diffusion en cas d'arrestation, Leopoldo Lopez déclare à ses troupes: "Aujourd'hui plus que jamais, notre cause doit être le départ de ce gouvernement."
 
"La sortie de ce désastre, le départ de ce groupe de gens qui ont pris en otage l'avenir des Vénézuéliens est entre vos mains. Luttons", poursuit-il.
 
Son épouse, Lilian Tintori, a appelé jeudi, via Twitter, ses partisans à poursuivre le mouvement. "Le changement dépend de chacun d'entre nous. N'abandonnez pas !", a-t-elle écrit sur le site de réseau social.
 
Une étudiante de 22 ans, Genesis Carmona, est décédée mercredi de blessures par balles à la tête subies lors d'une manifestation la veille à Valencia, une ville du centre du pays.
 
"Combien de temps encore allons-nous vivre ainsi ? Combien de temps devrons-nous tolérer ces pressions, ces meurtres ?", a déclaré un de ses proches, qui a requis l'anonymat.
 
Trois personnes ont été tuées par balles à Caracas à l'issue d'un rassemblement de l'opposition voici une semaine, et une quatrième personne est morte écrasée par une voiture lors d'une manifestation à Carupano. Des dizaines de personnes ont en outre été arrêtées ou blessées.
 
La chaîne de télévision nationale VTV a rapporté mercredi que la mère d'un de ses employés était morte alors qu'elle était évacuée en ambulance vers un hôpital de Caracas. Selon VTV, elle a été victime d'une crise cardiaque alors que l'ambulance était bloquée par des opposants paralysant la circulation.
 
De son côté, le président Maduro s'en est pris à des "groupes fascistes dont le chef est derrière les barreaux". Il a assuré dans une allocution télévisée mercredi soir qu'il ne "joue pas avec la démocratie". "Je n'accepte pas qu'ils (les opposants) défient le peuple vénézuélien et notre Constitution."