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Athlétisme : Bolt-Gay, le combat des poids lourds des Mondiaux de Berlin

14 août 2009, 00:00

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Athlétisme : Bolt-Gay, le combat des poids lourds des Mondiaux de Berlin

Le duel annoncé entre les sprinteurs jamaïcain Usain Bolt et américain Tyson Gay, sera le "combat vedette" des 12e Mondiaux d''''athlétisme à Berlin, disputés du 15 au 23 août.

Dans ce combat de poids lourds, qui fait saliver les amateurs et frétiller Lamine Diack, président de la Fédération internationale d''athlétisme (IAAF), Bolt est éminemment favori.

Malmenée par l''histoire tout au long du 20e siècle, la capitale allemande a développé un sens aigu de la survie et de l''audace, qualités dont Gay devra s''armer face au triple champion olympique de Pékin (100 m/200 m/relais 4X100 m) et autant de fois recordman du monde.

Pour rester dans le jargon du noble art, le Jamaïcain, du haut de son 1,96 m, possède une +allonge+ qui le rend quasiment intouchable. Plus ramassé (1,83 m), Gay doit rechercher le coup qui ferait trébucher son adversaire. D''ailleurs, quand on se prénomme Tyson ("remember Mike") et qu''on est originaire du Kentucky, la contrée des pur-sang, comme un certain Muhammad Ali, le KO n''est jamais loin.

Limites

Gay, triple champion du monde en titre, entretient l''espoir avec les meilleures performances 2009 à son actif, sur 100 m (9.77 contre 9.79 à Bolt) comme sur 200 m (19.58 à 19.59). Mais il n''est pas dupe: le Caribéen a réalisé ses chronos sous des pluies insistantes à Paris et à Lausanne. Sur le sec, le Jamaïcain prodige (il n''a pas encore 23 ans) peut courir en deçà de ses marques planétaires (9.69 et 19.30).

Sur le chemin des Mondiaux, Lightning (L''Eclair) Bolt s''en est allé répétant qu''il voulait "entrer dans la légende de l''athlétisme", mais aussi, concession à son humanité, qu''il n''était pas imbattable. "Un mauvais jour peut aussi m''arriver", a-t-il consenti.

Bolt-Gay, certes. Pourtant, et c''est bien l''attrait majeur du 1er sport olympique, l''athétisme est avant tout un cocktail d''épreuves et de champions. Aux antipodes des hommes rapides, trône l''Ethiopien Kenenisa Bekele, empereur du demi-fond long. Le triple champion du monde du 10.000 m (2003/2005/2007) tentera d''ajouter le 5000 m à son palmarès pour égaler son doublé en or des Jeux de Pékin.

Reines

Chez les dames, l''Ethiopie a également sa reine, Tirunesh Dibaba. Deux fois lauréate aux JO 2008 (5000/10.000 m), la jeune femme n''a pas encore résolu tous ses problèmes musculaires, mais ses duels sur les deux distances avec Meseret Defar, sa compatriote et rivale, promettent des étincelles.

Plus généralement, cette 12e édition devrait confirmer la domination des sprinteurs jamaïcains sur leurs rivaux américains, du moins sur la ligne droite. Car Allyson Felix (USA) peut devancer Veronica Campbell (JAM) sur 200 m, alors que les Américains Sanya Richards et LaShawn Merritt dominent le tour de piste.

Du 800 au marathon, le Kenya et l''Ethiopie effectueront leur razzia bisannuelle. Dans cet horizon bouché, seul le Russe Yuriy Borzakovskiy, l''Européen le plus titré, peut s''affirmer sur 800 m. La Russie, justement, paie un lourd tribut au dopage, qui a dépeuplé les rangs de son demi-fond au féminin.

A domicile, l''Allemagne compte sur sa tradition des concours et des sauts pour retrouver un rang perdu depuis la réunification. A la hauteur, Ariane Friedrich a renoué avec le fil des grandes spécialistes maison (Heike Henkel, Ulricke Meyfarth, Rosemarie Ackermann). Mais l''autre favorite, la Croate Blanka Vlasic, qui ne manque pas de taille (1,93 m), entend bien conserver sa couronne pour s''inventer un nouveau pas de danse.