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Arvin Boolell: «Ne rayons pas l’Europe d’un trait, c’est le principal bailleur de fonds de Maurice»

3 mars 2011, 00:00

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Arvin Boolell: «Ne rayons pas l’Europe d’un trait, c’est le principal bailleur de fonds de Maurice»

Le ministre des Affaires étrangères, Arvin Boolell, estime qu’il faut faire preuve de prudence quand on évoque la diversification de nos marchés traditionnels pour nos industries d’exportation, comme le tourisme ou le textile ou l’habillement.

La stratégie de diversification vers des pays émergents comme la Chine, l’Inde ou le Brésil, est un sujet souvent évoqué par les décideurs politiques et économiques comme une réponse face à une perception d’affaiblissement du continent européen, comme l’attestent les problèmes de surendettement et de la dette souveraine dans des pays comme la Grèce ou l’Irlande.

Des politiques de rigueur budgétaire ont été adoptées un peu partout en Europe et dans des pays comme la Grande Bretagne. A Maurice, on craint et on ressent aussi quelque peu que ces politiques exacerbées par un fort taux de chômage en Europe n’entravent le pouvoir d’achat des Européens et leurs importations de Maurice.

Lors d’un séminaire tenu récemment sur la manière de capter les aides européennes, à travers le Fonds européen de développement (FED), notamment, Arvin Boolell a rappelé qu’il serait judicieux que Maurice adopte une stratégie très prudente quand on évoque la diversification de nos partenaires commerciaux et de développement. Il ne faudrait pas s’aventurer trop rapidement dans une stratégie de move away d’un partenaire qui reste, malgré tout, le plus important et le plus prévisible d’entre tous, a-t-il rappelé.

Le ministre a déclaré qu’il nous reste beaucoup de points à éclaircir concernant les perspectives de financement européen et les conditions de déboursement des fonds pour après 2013. La pression monte sur cette question et dans certains pays européens, on souhaite réduire les dépenses des pays membres et donc de diminuer drastiquement l’enveloppe d’aide qui sera allouée aux pays ACP.

D’autres courants évoquent la possibilité que cette aide soit budgétisée. Mais comme il n’y a pas d’accord formel légal ou politique sur cette question, tout est envisageable.

Il y a en tout cas une crainte de plus en plus forte au niveau des pays ACP. L’ambassadeur de la Commission européenne à Maurice, Allesandro Mariani, a fait ressortir que dans le cas de Maurice, l’engagement de la Commission dépasse le FED seulement. Il y a aussi les aides budgétaires directes en termes de mesures d’accompagnement pour le réaménagement du régime sucrier européen. Pour la période 2008-2013, il y a une enveloppe européenne de 308 millions d’euros, soit environ Rs 12,3 milliards.

Sous le dixième FED, Maurice a obtenu 63,4 millions d’euros soit  Rs 2,5 milliards, dont Rs 1,7 milliards sous forme d’aide budgétaire directe. Maurice a aussi obtenu 5,5 millions d’euros (Rs 220 millions) au terme du programme de la coopération décentralisée. Rien que pour le secteur sucre le pays a bénéficié Rs 10,6 milliards d’aide.