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Anarchie à Antananarivo : La capitale de Madagascar est à feu et à sang

27 janvier 2009, 01:00

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Anarchie à Antananarivo : La capitale de Madagascar est à feu et à sang

La guerre des nerfs opposant le maire d’Antananarivo et le président de la République malgache a pris une autre tournure. Depuis le 26 janvier, la capitale malgache est livrée à la rue. Pillage, incendies ça et là, mais pas la moindre présence policière.

La capitale de Madagascar est à feu et à sang. On déplore une douzaine de morts, des incendies et le pillage des grands magasins. Et, le fait le plus marquant est l’absence totale de policiers dans les rues d’Antananarivo. L’armée est restée dans ses casernes. Les pompiers aussi.

Le président de la République, rentré au pays précipitamment dimanche le 25 janvier, est introuvable. Les radios et les télévisions publiques et privées ont cessé d’émettre. Un point de presse du Premier ministre qui était prévu dans l’après midi a été annulé à la dernière minute. Il semble qu’il n’y plus de gouvernement à Madagascar.

Toutefois, le bruit courait que le gouvernement allait réagir de façon énergique dans la soirée. Il est question de suspension de la Constitution et d’instauration de l’état d’exception.

Tout a commencé le 26 janvier matin, avec le rassemblement des partisans de Andry Rajoelina, le maire de la capitale malgache, sur la Place du 13 Mai dans le centre ville. L’accès à Analalakely le boulevard central de Tana avait été bloqué avec des bacs à ordures. Les rideaux des magasins et des bureaux avaient été baissés.  La vie économique était au point mort.

Andry Rajoelina a fait une courte allocution et a invité la foule à se rendre devant le tribunal d’Anosy. Trois jeunes impliqués dans des incidents à la suite de la fermeture de la télévision Viva appartenant au maire de Tana y avaient été déférés. Toutefois, il n’y avait pas de procès car le tribunal était fermé.

Le maire parti, la foule ne s’est pas dispersé. Elle s’en est prise à la TVM, la télévision nationale malgache. Puis elle s’est dirigée vers les locaux de la télévision MBS qui appartient à Marc Ravalomanana, le président de la République. C’est là qu’un vigile aurait tiré sur un des manifestants qui est décédé des suites de ses blessures.

La foule en colère s’est alors dirigée vers les magasins Magro, propriété de la famille Ravalomanana. Dans une bousculade des étagères sont tombées sur les pilleurs, faisant douze morts. Les grandes surfaces sont pillées. Les gens des quartiers pauvres se sont joints aux manifestants pour faire main basse sur tout ce qu’ils pouvaient trouver. Comme, il n’y avait aucune présence policière, les pilleurs s’en sont pris aux commerce avoisinants. C’est ainsi que les magasins Courts ont été dévalisés.

Les responsables de Courts ont assisté impuissants au pillage de leurs magasins. « C’est désolant, de vivre cette expérience après tous les efforts qu’on a fait pour développer le commerce dans ce pays », déclare Arvind Umrodhee, le directeur général de Courts à Madagascar.
 
En fin d’après midi, hier, les Tananariviens  étaient dans l’expectative. Ils spéculent sur la réaction du pouvoir. Les investisseurs également sont inquiets. Tout indique que la situation pourrait se détériorer, s’il n’y a pas un début de dialogue entre les protagonistes politiques.