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Amendements aux lois du travail: Shakeel Mohamed n’est plus pressé et veut «dialoguer»

17 décembre 2012, 00:00

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Amendements aux lois du travail: Shakeel Mohamed n’est plus pressé et veut «dialoguer»

Le ministre du Travail et des Relations industrielles, Shakeel Mohamed, qui fait actuellement face à une levée de boucliers des syndicats, revoit son empressement à modifier les deux lois du travail comme inscrit à l’agenda de la prochaine séance de l’Assemblée nationale.

Il se dit désormais «ouvert aux discussions». Alors que vendredi après-midi, il affirmait que les vociférations des syndicalistes ne changeront rien à son projet d’amender l’Employment Relations (Amendment) Bill et l’Employment Rights (Amendment) Bill. Les deux projets législatifs sont, d’ailleurs, inscrit à l’ordre du jour de la séance parlementaire de demain, mardi 18 décembre.

Mais ces amendements ne seront peut-être pas adoptés aussi rapidement que semblait le vouloir le gouvernement.
«Il y a deux gros projets de loi avant. Tout dépendra du Premier ministre», soutient pour sa part Shakeel Mohamed.
Quoi qu’il en soit, le ministre indique qu’il n’est «pas pressé» par rapport à l’adoption de ces projets de lois. Alors que, du côté des syndicats, on se prépare «à toutes éventualités, au cas où les projets de lois arrivent jusqu’au Committee Stage». C’est ce qu’indique Ashok Subron, porte-parole d’une plate-forme réunissant la General Workers Federation et le Joint Negotiating Panel (JNP).

Une deuxième plate-forme syndicale, celle-ci composée, entre autres, de la Confédérations des travailleurs du secteur privé, de la Fédération des travailleurs unis, ainsi que la National Trade Union Congress, a rencontré, samedi après-midi, le leader de l’opposition, Paul Bérenger. Alan Ganoo, député du Mouvement militant mauricien (MMM) qui était présent lors de cette rencontre fait ressortir que le parti «partage leur analyse» de la situation. Et, comme les syndicats, l’opposition se dit en faveur d’un renvoi du vote de demain. La question sera étudiée cette après-midi, au bureau politique des mauves.

Les syndicalistes ont effectué un lobbying intense auprès des parlementaires de l’opposition et du gouvernement pour «bloquer» le vote de ces deux projets de lois. Une lettre leur a d’ailleurs été envoyée hier après-midi. «Nous avons aussi eu des rencontres avec des ministres», soutient Ashok Subron.

Ce dernier dénonce les amendements du ministre Mohamed car il estime que ceux-ci rendront caduc l’accord signé entre le JNP et la Mauritius Sugar Producers Association en août dernier, notamment sur les procédures de négociation. Or, selon le ministre, «tout cela a été examiné par le parquet».

L’autre grief du monde syndical concerne le droit de grève. «On devra faire une demande à l’Employment Relations Tribunal (ERT) pour faire grève. Or, un tel mouvement est engagé lorsqu’on rejette l’arbitrage de l’ERT», explique le porte-parole. Un avis que ne partage pas Shakeel Mohamed. Pour lui, il s’agit là de «corriger une anomalie dans la loi». Car, à l’heure actuelle, dit-il, un employeur ne peut licencier un employé si ce dernier fait une grève pour la première fois, même si celle-ci est illégale.

D’autre part, le fait qu’un groupe de travailleurs puisse s’engager dans un collective bargaining avec le patronat est aussi une source de contentieux entre le ministre et les syndicats. Cela, car «les employés ne connaissent pas la loi du travail», avance Narendranath Gopee, président de la Federation of Civil Service and Other Unions. La réponse du ministre : «nous avons fait ce que recommande le Bureau International du Travail dans sa convention.»