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AGOA: Madagascar menacée risque d’entraîner le textile-habillement mauricien

21 juillet 2009, 00:00

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AGOA: Madagascar menacée risque d’entraîner le textile-habillement mauricien

Une nouvelle menace pèse sur l’industrie textile-habillement de Maurice. Le gouvernement américain pourrait annuler les avantages de «duty-free» et de «quota free» qu’il accorde aux exportations de vêtements de Madagascar où Ciel Textile, un des groupes phares du pays, est solidement implanté.

«Forcément cela m’inquiète. Nous avons 7 500 salariés à Madagascar mais, heureusement, nous exportons peu vers le marché américain, environ 5% seulement de notre production» explique Harold Mayer, Chief Operating Officer (COO) de Ciel Textile.

Les Etats-Unis ne sont, en fait, pas satisfaits de la situation politique dans la Grande île après l’éviction de Marc Ravalomanana et l’arrivée aux affaires d’Andry Rajoelina en mars dernier. Washington souhaite que l’ordre constitutionnel soit rétabli à Madagascar avant la fin de l’année. A défaut de quoi, elle pourrait suspendre les avantages de l’Africa Growth and Opportunity Act (AGOA) qui sont conditionnels à la bonne gouvernance.

«Comme vous le savez, le respect et le règne de la loi sont des conditions d’éligibilité soulignées dans la législation AGOA», menace l’administration américaine dans une lettre destinée aux autorités malgaches.

A Madagascar, la menace est prise très au sérieux car ce sont 50 000 emplois et $ 300 millions d’exportation de vêtements qui sont en jeu. La moitié des 150 usines de Madagascar travaillent pour le marché américain. La suspension des avantages de l’AGOA serait une «calamité économique», estiment les autorités malgaches.

Si Ciel Textile relativise l’importance du marché américain pour lui, il est certain que le groupe souffrirait des désavantages qu’entraînerait une perte de masse critique et d’économie d’échelle si l’industrie textile malgache s’effondre.

Mais ce n’est pas la première fois que Ciel Textile fait l’expérience des aléas de la vie politique tumultueuse de la Grande île. En 2001, le groupe avait été durement touché par les semaines de grève générale qui avaient précédé l’arrivée de Marc Ravalomanana au pouvoir à la place de Didier Ratsiraka.

Dans la stratégie du groupe textile, une implantation à Madagascar est difficilement contournable pour continuer à produire les vêtements basiques qui assurent les volumes et les économies d’échelle.

Au lendemain de la première crise de Madagascar, Ciel Textile avait commencé à rechercher d’autres alternatives, comme l’Inde, pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. La direction du groupe est aujourd’hui satisfaite des résultats de cette diversification des lieux de production.