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Aerowatt Mauritius a déjà vendu des crédits carbones pour son parc éolien dans le Nord

23 septembre 2010, 00:00

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Aerowatt Mauritius a déjà vendu des crédits carbones pour son parc éolien dans le Nord

Aerowatt Mauritius, qui projette de construire et d’opérer un parc éolien de 18 mégawatts à Plaine-des-Roches, semble confiant d’obtenir les permis nécessaires pour aller de l’avant.

La compagnie qui a déposé son rapport environnemental cette semaine en vue d’obtenir l’approbation des autorités, a déjà vendu des carbon credits à l’avance au gouvernement suédois, plus précisément le Swedish Energy Agency.
 
Les carbon credits sont en quelque sorte des «droits de polluer» qui s’échangent mondialement et qui se comptabilise en tonnes de carbone équivalent. Le parc éolien de Plaine-des-Roches produira avec du vent une quantité semblable d’énergie qu’il aurait produit tant de tonnes de carbone avec des ressources fossiles (huile lourde, charbon) traditionnelles.

Ces tonnes de carbone non produites, peuvent être vendues à des pays qui émettent beaucoup de carbone et pour lesquelles ils peuvent être taxés. Ils compensent ces taxes en présentent des certificats de «carbon credit» acheté d’un non pollueur.

Aerowatt Mauritius a vendu pour 210 000 «carbon credits», mais on ne peut dire s’il s’agit d’autant de tonnes de carbone. Une tonne d’équivalent carbone se vend à 10 ou 12 dollars, selon le cours en vigueur. Mais le cours peut grimper jusqu’à 20 dollars, indique Khalil Elahee, enseignant-chercheur à l’Université de Maurice.

Pour notre interlocuteur, la vente de «carbon credits» en avance est une pratique commune car les projets peuvent prendre un an à deux ans avant de se concrétiser, ce qui représente autant de temps et d’argent perdu. Les compagnies d’aviation incluent un «coût carbone» dans les billets d’avions qu’elles vendent même si le client n’a pas encore voyagé, dit-il à titre d’exemple.

Pour Khalil Elahee, il est indispensable pour les promoteurs d’envisager les «carbon credits» comme un plus et non comme une partie intégrante de leurs calculs économiques. «On a eu tendance à trop miser sur les carbon credits. Certains projets ne sont pas allés de l’avant à cause de l’absence de carbon credits sur lesquels on a trop compté», déclare l’enseignant-chercheur.

Pour lui, il faudrait une autre approche à l’écologie et à l’énergie verte. De telles initiatives doivent être encouragées à travers la fiscalité pour aider à changer les comportements, dit-il.

Khalil Elahee fait ressortir que jusqu’ici, aucun projet d’envergure à Maurice, aucune centrale électrique brûlant de la bagasse, n’a bénéficié de «carbon credits». Les critères actuels favorisent des pays comme l’Inde et la Chine.

Aerowatt est une compagnie cotée à la bourse de Paris et est engagée dans la production d’énergie solaire et éolienne.