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Accusation de viol : Le responsable de la prison des femmes clame son innocence

11 novembre 2012, 12:00

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Accusation de viol : Le responsable de la prison des femmes clame son innocence

Condamnée à 16 ans de prison pour trafic de drogue, Parwisa Jeeva allègue avoir été violée par le chef de la prison des femmes,l’ACP Chandursing Guttoo. Ce que nie ce dernier avec véhémence.

L’administration carcérale a une vraie patate chaude entre les mains. Depuis mardi, une enquête de police a été ouverte sur les allegations d’une trafi quante de drogue, Parwisa Bibi Amina Jeeva, 28 ans, à l’effet qu’elle aurait été abusée par le responsible de la prison des femmes, le mois dernier. Offi cier bien noté par sa hiérarchie, l’assistant commissaire Chandursing Guttoo, 61 ans, est au crépuscule de sa carrière. Officiellement à la retraite ce dimanche 11 novembre, il était censé obtenir un contrat de l’administration carcérale pour maintenir l’ordre qu’il a instauré à la prison des femmes suite aux graves incidents qui s’y sont produits à la fin de l’année dernière et lors desquels une gardechiourme avait été blessée.

Tout un stock de telephones portables avait également été découvert vers la même époque. Les détenues se promenaient sur le toit. Ou s’adonnaient, à un certain moment, à des séances de strip-tease. Ou encore, elles se faisaient transporter, en nombre, à l’hôpital, parfois pour des raisons « de santé » que certains jugeaient farfelues.

Pour instaurer l’ordre, des fouilles sont désormais menées de manière systématique. Et les détenues ont droit à des cours de coiffure, de soins esthétiques ou encore de boulangerie. Sans doute une première au sein de l’univers carcéral, une centaine de détenues ont fait parvenir une pétition au commissaire desprisons Jean Bruneau, au mois d’août, afi n que Chandursing Guttoo soit reconduit à son poste. Le Bureau du Premier ministre s’est penché sur son cas et l’offi cier devait reprendre les chemins de la Prison centrale dès la semaine prochaine.

UNE CABALE ?

Dans l’intervalle, il y a eu l’affaire Parwisa Bibi Amina Jeeva. Condamnée à 16 ans de prison le 29 octobre 2010, la jeune femme allègue que l’officier a abusé de sa position pour la forcer à avoir des relations sexuelles avec lui. Dans son bureau. Elle avance que Chandursing Guttoo l’a convoquée à plusieurs reprises concernant des colis qu’elle devait réceptionner de ses proches.

La détenue allègue qu’il l’a forcée par la suite à avoir des rapports intimes avec lui mais dit avoir oublié les dates. Elle s’est d’abord confiée aux médecins de l’unité des soins dédiée aux prisonniers à l’hôpital Jawaharlall Nehru, à Rose-Belle, où elle avait été admise dimanche dernier à la suite d’une chute causée par une crise d’épilepsie.

En vertu de la procedure dans ce genre de cas, le poste de police de cité Barkly, à Beau-Bassin, a été alerté. De par la nature des accusations, le dossier a ensuite été redirigé au Central CID. La jeune femme a été examinée par le chef du service médicolégal de la police, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, mais l’exercice n’a rien donné. Une descente des lieux a été effectuée par le Central CID ce jeudi 8 novembre, à la prison des femmes, pour confronter les accusations de Parwiza Bibi Amina Jeeva. Des elements du Forensic Science Laboratory ont aussi effectué des prélèvements dans le bureau de Chandursing Guttoo.

L’assistant commissaire de police nie catégoriquement les accusations portées contre lui. Pour lui, ce
n’est ni plus ni moins qu’une cabale pour l’empêcher de retourner à la prison. Explication à laquelle adhère la Prison Officers’ Association.

Parwisa Bibi Amina Jeeva devra de nouveau être interrogée après une batterie de tests par le FSL sur les prélèvements effectués. La détenue devra aussi expliquer comment elle se serait retrouvée seule avec l’officier alors que la procédure stipule que toute convocation doit se faire en présence d’un autre maton.
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Elle a accusé son avocat

Parwisa Bibi Amina Jeeva n’en est pas à sa première accusation. Arrêtée en 2008 pour une affaire d’importation de Rs 18 millions d’héroïne par une Néocalédonienne, elle avait impliqué le trafi quant Peroomal Veeren, dit Gros Veeren, alors en détention. Elle lui rendait souvent visite en se faisant passer pour sa fiancée. De la drogue et près d’un million de roupies ont toutefois été retrouvées au domicile de son père, à Vallée-Pitot, et chez son « mari » à Beau-Bassin. Elle a impliqué Gros Veeren comme étant le commanditaire de la drogue avant de se rétracter en cour.

Cependant, à l’issue de son procès, elle a accuse son avocat de l’avoir infl uencé à changer de version. Le DPP a réclamé qu’une enquête soit initiée en novembre 2010 pour établir s’il y a eu connivance entre l’homme de loi et le trafi quant. Or, ce sont les proches de la jeune femme qui ont recruté les services de l’avocat et celui-ci n’a jamais eud’entretiens en privé avec elle.