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Accord pétrolier avec Mangalore : Maurice risque de se retrouver à court de carburant

14 janvier 2011, 00:00

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Accord pétrolier avec Mangalore : Maurice risque de se retrouver à court de carburant

Le carburant pourrait revenir plus cher aux Mauriciens. La Reserve Bank of India a décidé de revoir le protocole de paiements du brut à l’Iran.

L’accord signé entre le gouvernement et la firme indienne Mangalore Refinery risque de jouer un vilain tour aux consommateurs mauriciens. A en croire Business Standard, quotidien économique de la Grande péninsule, la fourniture de l’île en carburants - essence, diesel et Jet A-1 - risque d’être mise à mal suite à une décision de la Banque centrale indienne.

En effet, Mangalore Refinery se fournit en huile lourde auprès de l’Iran et elle réglait sa dette envers ce pays grâce à un mécanisme utilisé par nombre de firmes indiennes. Or la Reserve Bank of India (RBI) a décidé de revoir ce protocole et Mangalore Refinery se trouve dans une impasse.

Dans une déclaration à Radio One ce matin, vendredi 14 janvier, le ministre mauricien du Commerce, Showkutally Soodhun, annonce que Mangalore Refinery garantit que «Maurice ne court aucun risque de pénurie» et qu’une délégation indienne s’envole pour l’Iran aujourd’hui pour régler la situation.

Mais cette assurance de Showkutally Soodhun pour le moment ne repose que sur une vague promesse des Indiens. En outre, Maurice ne dispose actuellement que de huit semaines de réserves de carburant.

De manière unilatérale, indique Business Standard, l’Asian Clearing Union (ACU) a été annulée, mettant ainsi un terme aux paiements en dollars américains et en euros à l’Iran. Mangalore Refinery est d’autant plus touchée que 60 % de ses importations viennent de ce pays très critiqué au niveau international quant à son programme nucléaire à usage militaire.

Le problème pour Maurice c’est que l’essentiel de sa consommation en carburant est entre les mains de cette entreprise indienne. Port-Louis consomme annuellement 100 000 tonnes d’essence, 350 000 tonnes de diesel et 270 000 tonnes de Jet A-1. Mangalore Refinery a ainsi fait part de son inquiétude à la RBI dans une correspondance. Cela d’autant plus que le contrat de trois ans avec Maurice a été finalisé après un accord avec Téhéran.

«Non availability of Iranian crude oil would result in supply disruption to Mauritius and the entire Mauritius may come to stand still as they operate with a very low level of inventory», laisse entendre cette lettre.

Mangalore Refinery se trouve aussi être le plus gros importateur indien de brut avec 7, 5 millions de tonnes par an. L’Iran est le deuxième fournisseur de l’Inde, après l’Arabie Saoudite : le royaume wahhabite lui ayant vendu 21,3 million de tonnes de brut entre 2009 et 2010.

A ce stade, l’Iran fournit Mangalore Refinery en carburant en attendant que la situation se décante. Allant jusqu’à accorder une ligne de crédit de trois mois à Mangalore Refinery, l’Iran ronge son frein en attendant qu’une solution soit trouvée.

Il s’avère également que malgré sa situation indélicate, l’Iran peut vendre du brut, ce produit n’étant frappé d’aucune sanction. Que ce soit au niveau des Etats-Unis ou des Nations unies.

Si aucune solution n’est trouvée, les consommateurs mauriciens vont devoir dépenser davantage quand Mangalore Refinery se tournera vers une autre source d’approvisionnement plus chère.