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Accident de Sorèze : le receveur privé de salaire

6 juillet 2013, 04:59

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Accident de Sorèze : le receveur privé de salaire

Il vivait dans une angoisse permanente depuis le 3 mai. Date à laquelle l’autobus Blue Line dans lequel il travaillait s’est renversé à Sorèze, faisant dix morts. Mais le receveur Vishwamitr Ram Bundhoo (photo) se retrouve aujourd’hui dans une autre spirale, cette fois d’ordre financier : son salaire de juin ne lui a pas été versé, et la mensualité de son emprunt n’a pu être déduite. Stressé, le quinquagénaire en a perdu l’appétit et le sommeil, raconte son épouse Kavita. Il a été admis à l’hôpital de Flacq jeudi.

Interrogé par l’express hier, alors qu’il se trouvait sur son lit d’hôpital, Ram Bundhoo a déclaré ne pas comprendre «kifer zot pe traumatiz mwa. Mo lor sick leave ziska 15 août. Kifer zot pa pe paye mwa ?». Selon Kavita Bundhoo, son mari aurait passé plusieurs coups de téléphone à la direction de la Compagnie nationale de transport (CNT). «Zot dire li pa pou gagn la paye aster.» Interrogé par l’express à 16 heures hier, le Financial Controller de la CNT, Vikram Ramsoondar, a simplement déclaré : «Je ne veux pas vous parler».

 

Rien non plus du côté du General Manager Robin Soonarane. Sa secrétaire devait nous lancer sèchement qu’il n’était pas au bureau, avant d’ajouter : «Mo pa gagn drwa koz avek zournalis». Et de raccrocher tout aussi brutalement. Me Viren Ramchurn, l’avocat du receveur, se dit «très concerné par cette affaire». Selon lui, la direction est en train de «harceler» son client. «Je suis cette affaire de très près. Ce qui se passe est grave. Si mon client n’obtient pas satisfaction, nous allons prendre des mesures qui s’imposent», dit-il.

 

Chez les Bundhoo, cette situation est des plus diffi ciles à vivre. À l’hôpital, Ram Bundhoo a été maintenu sous sédatifs dans un premier temps, raconte son épouse. «Mofi nn al get li hier. Li ti pe dormi. Li gayn douler ek li bien stressé», dit-elle d’une voix cassée. «Mon al guet so dokter pou mo kone ki li gayne», indique-telle, avant d’être à nouveau ramenée à ses ennuis pécuniaires. «Kouma nou pou viv aster ? Nou ena det pou paye. Mo bizin al get fami pou pran Rs 10 000 prete pou paye loan.»