
Epilogue judiciaire de la première affaire de violences sexuelles impliquant Tariq Ramadan. L’islamologue suisse, accusé d’avoir violé une femme en 2008 à Genève, a été fixé sur son sort ce mercredi, après un procès lors duquel le procureur a requis trois ans de prison dont la moitié ferme. Tariq Ramadan a ainsi été acquitté de l'accusation de viol et de contrainte sexuelle par un tribunal suisse, qui a jugé qu'il n'y avait pas de preuve contre lui.
La partie plaignante a immédiatement annoncé faire appel. Trois ans de prison dont la moitié ferme avaient été requis la semaine dernière par le procureur.
Tariq Ramadan, âgé de 60 ans aujourd’hui, était pour la première fois jugé pour viol. Il est menacé d’un procès en France pour des faits similaires. Son procès, très attendu, a mis au jour deux versions opposées des faits. Le théologien, figure contestée de l’islam européen, niait tout acte sexuel et se disait victime d’un «piège». Convertie à l’islam, la plaignante, «Brigitte», qui a choisi ce pseudonyme pour se protéger des menaces, assurait en revanche que l’islamologue l’avait soumise à des actes sexuels brutaux accompagnés de coups et d’insultes dans la chambre de l’hôtel genevois où il séjournait, la nuit du 28 octobre 2008.
«Brigitte», 57 ans, a porté plainte dix ans après les faits
Lors des trois jours d’audience, la semaine dernière à Genève, un paravent les séparait afin qu’elle n’ait pas à le voir. «Brigitte», aujourd’hui âgée de 57 ans, a porté plainte dix ans après les faits, en 2018, encouragée, a-t-elle expliqué, par le fait que d’autres femmes aient fait de même contre Tariq Ramadan en France. Les deux s’accordent à dire qu’ils ont passé la nuit ensemble dans la chambre de l’hôtel, qu’elle a quitté tôt le matin pour rentrer à son domicile.