Birmanie: le cyclone Mocha a fait au moins 41 morts dans l'Etat Rakhine

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Des bateaux en miettes après le passage du cyclone Mocha, à Sittwe en Birmanie le 15 mai 2023.

Des bateaux en miettes après le passage du cyclone Mocha, à Sittwe en Birmanie le 15 mai 2023.

Le cyclone Mocha a fait au moins 41 morts dans des villages de l'Etat Rakhine, dans l'Ouest de la Birmanie, ont déclaré ce mardi 16 mai, à l'AFP des responsables locaux.

Avec des vents soufflant jusqu'à 195 km/h, Mocha s'est abattu dimanche entre Sittwe, capitale de l'Etat Rakhine, et Cox's Bazar au Bangladesh voisin.

«Nous pouvons confirmer qu'il y a 17 morts», a indiqué Karlo, administrateur du village de Bu Ma, à un journaliste de l'AFP sur place, deux jours après le passage de Mocha.

«Il y aura d'autres morts car plus d'une centaine de personnes sont portées disparues», a ajouté Karlo.

Ce chiffre s'ajoute à un décompte de 24 morts communiqué à l'AFP par un chef de la localité voisine de Khaung Doke Kar.

Ce chef a requis l'anonymat craignant des représailles de la junte au pouvoir.

Le dernier décompte établi lundi par la junte faisait état de cinq morts et d'un nombre non précisé de blessés.

En quête des disparus

On ignore si certains des morts de Bu Ma et de Khaung Doke Kar étaient inclus dans le décompte de la junte.

Mocha, plus grosse tempête en plus d'une décennie dans la région, a ravagé les villages et les camps rohingyas, abattu arbres et pylônes électriques et détruit les bateaux de pêche.

L'AFP était en attente mardi du décompte actualisé des victimes de Mocha, sollicité auprès d'un porte-parole de la junte.

Mardi matin, des habitants de Bu Ma arpentaient le bord de mer en quête de parents disparus depuis le passage du cyclone, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Une Rohingya dans sa maison détruite par le cyclone Mocha, dans le camp de déplacés de Basara à Sittwe en Birmanie le 16 mai 2023
Une Rohingya dans sa maison détruite par le cyclone Mocha, dans le camp de déplacés de Basara à Sittwe en Birmanie le 16 mai 2023.

La minorité musulmane des Rohingyas est la cible de restrictions de déplacements à l'intérieur de la Birmanie, où elle vit dans des conditions proches de l'apartheid, selon les groupes de défense de droits humains.

Bien qu'installés dans le pays depuis des générations, la plupart des Rohingyas n'ont pas accès à la citoyenneté, ni à la santé ou à l'éducation, dans ce pays à majorité bouddhiste que l'armée gouverne depuis le coup d'Etat du 1er février 2021.

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a déclaré qu'il cherchait à confirmer des informations selon lesquelles des Rohingyas dans des camps de déplacés avaient trouvé la mort dans la tempête.

«Le HCR est attristé par les informations faisant état de décès dans les camps de déplacés de l'Etat Rakhine après le (passage du) cyclone Mocha», a ajouté le HCR dans un communiqué.

Le HCR «tente de mener des évaluations détaillées dans les camps de déplacés et sur différents sites afin d'obtenir une représentation plus claire de la situation», a-t-il précisé.

Les communications se rétablissaient lentement mardi à Sittwe, où vivent environ 150 000 personnes, ont constaté des journalistes de l'AFP, les routes ayant été déblayées et l'internet restauré.

Sans aide ni nourriture

Les médias d'État ont montré des troupes, à l'aéroport de Sittwe lundi, déchargeant des avions remplis d'aide.

Mais selon des Rohingyas, l'aide ne leur est toujours pas encore parvenue.

Des habitants sur un pont brisé par le cyclone Mocha, au camp de déplacés rohingyas de Khaung Dote Khar à Sittwe, le 15 mai 2023
Des habitants sur un pont brisé par le cyclone Mocha, au camp de déplacés rohingyas de Khaung Dote Khar à Sittwe, le 15 mai 2023.

«Aucun gouvernement, aucune organisation n'est venu dans notre village», a déclaré à l'AFP Kyaw Swar Win, 38 ans, «nous n'avons pas mangé depuis deux jours (...) nous n'avons rien reçu et personne n'est venu s'enquérir de nous, c'est tout ce que je peux dire».

Ces dernières années, une amélioration des prévisions météorologiques et des évacuations plus efficaces ont drastiquement réduit le nombre des morts sur le passage des cyclones.

En 2008, le cyclone Nargis avait dévasté le delta de l'Irrawaddy en Birmanie, faisant au moins 138 000 morts.

Le gouvernement de l'époque avait fait l'objet de critiques internationales pour sa gestion de cette catastrophe naturelle, accusé d'avoir bloqué l'aide d'urgence et refusé l'accès aux travailleurs et aux fournitures humanitaires.

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