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Salon de mai: art contemporain et(mé)contents pas pour rien

8 mai 2023, 19:00

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Salon de mai: art contemporain et(mé)contents pas pour rien

«Bizin sanzman.» Au Salon de Mai, ce n’est pas qu’un slogan. Pour les 40 ans du rassemblement annuel des arts plastiques, le Mahatma Gandhi Institute vire de bord. Le cap choisi : privilégier l’art contemporain. Mais à l’exposition visible à l’école des Beaux-Arts, à Moka, jusqu’au samedi 27 mai, l’art contemporain fait aussi des mécontents, pas pour rien.

Les portes grandes ouvertes à tous les courants, tous les styles. Sans distinction. Le tohu-bohu est chose du passé, au Mahatma Gandhi Institute (MGI). Pour les 40 ans du Salon de Mai, des règles ont été fixées. La première, la plus importante : place à l’art contemporain.

C’est quoi l’art contemporain ? Nirveda Alleck, commissaire d’exposition du 40e Salon de Mai, veille au grain, avec une poigne de fer. Ce sont des œuvres, explique-t-elle, «où il y a une discussion contemporaine. Le MGI est une institution éducative. Nous ne pouvons pas donner aux élèves de mauvaises pistes sur ce qu’est l’art contemporain». Avec l’incidence de l’intelligence artificielle – dont ChatGPT – sur la création d’images, la discussion autour de l’art contemporain est d’autant plus animée.

Avec «Disruptive material», Nooreen Lallmamode livre une critique de la société de consommation et de l’emprise des marques.
«Inner Self» de Giovanni Laurent. Autoportrait doublé de réalité augmentée en téléchargeant une app
Fos promes» de Sabeer Bahadoor. «My sculpture is a satirical comic representation of the local political scenery», indique l’artiste.
 «Mongoose Tonic for life long educators» de Roopsen Sookaram. «How to keep both teachers and students focussed and inculcate good behaviour and attitudes in tem?» se demande l’artiste. Sa solution : «Mongoose tonic is an elixir carefully prepared for life long teachers...»

Dans son texte d’introduction à l’exposition – qui se tient à l’école des Beaux-Arts jusqu’au 27 mai –, la commissaire d’exposition souligne : «Nestled within all that, the ‘purer’ Fine Arts: landscapes, abstract expressionist paintings, etchings and wood carvings are now the new disruptors of the spaces. The resilience of these genres serves to highlight the one element that some contemporary art practices are slowly losing in my humble opinion, and that is craftmanship and the more rigorous and technical aspect of artistic creation.»

Sur environ 150 demandes de participation au salon cette année, «nous en avons refusé pas mal», reconnaît Nirveda Alleck. Résultat: quelques grincements de dents. Notamment de créateurs qui, dans le passé, ont figuré régulièrement dans cette rencontre annuelle des arts plastiques. Qui sait ? Peut-être qu’il y aura un jour le Salon des refusés, version locale. Ce qui, par ricochet, pourrait augmenter le rayonnement du Salon de Mai dit officiel.

L’une des règles qui a été conservée : un artiste ayant déjà exposé trois fois au Salon de Mai y est admis automatiquement. Et la définition de «nouvel artiste», pour le MGI, c’est «un artiste qui n’a pas exposé au Salon de Mai», précise la commissaire d’exposition. Elle souligne : après 40 ans, «nous ne pouvons pas refaire les mêmes choses. Il faut revoir les critères de sélection.Mais c’est fait en concertation avec les artistes.»

Autre évolution : le salon qui à un moment donné dérangeait presque le calendrier des examens des élèves de l’école des BeauxArts est aujourd’hui intégré à leur cursus. Leur programme comprend un stage de 60 heures de travail professionnel. «Le but, c’est de les professionnaliser», indique Nirveda Alleck. Ce stage peut s’effectuer avec un artiste, dans le montage d’une expo, avec la National Art Gallery, dans le domaine de l’enseignement, exécuter une fresque, etc. «Les élèves utilisent le salon pour les besoins du stage.»