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Afrique du Sud: Oscar Pistorius, une possible libération conditionnelle

31 mars 2023, 07:00

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Afrique du Sud: Oscar Pistorius, une possible libération conditionnelle

L'ex-champion paralympique pourrait être en train de passer ses derniers jours derrière les barreaux: Oscar Pistorius, condamné pour le meurtre en 2013 de sa compagne, sera fixé sur une éventuelle libération conditionnelle après une audience ce vendredi 31 mars.

Une commission ad hoc se réunit à 08H00 GMT à la prison d'Atteridgeville, près de la capitale sud-africaine Pretoria, où il est détenu. L'athlète d'aujourd'hui 36 ans, condamné en appel à 13 ans et 5 mois de réclusion, doit y défendre son cas.

La loi sud-africaine prévoit qu'un condamné pour meurtre puisse bénéficier d'une libération anticipée une fois la moitié de sa peine écoulée. Oscar Pistorius est éligible depuis juillet 2021.

Il devrait être fixé dans les prochains jours, après délibération de la commission.

La mère de la victime, June Steenkamp, sera présente à cette audience fermée aux médias. Elle exposera en son nom et celui de son mari, Barry Steenkamp, l'effet tragique sur leur vie du meurtre de leur fille.

«Ils ne s'attendent à rien de particulier, la justice doit suivre son cours», a confié à l'AFP leur avocate, Tania Koen.

La commission est chargée de «déterminer si l'objectif de l'emprisonnement a été atteint», a expliqué l'administration pénitentiaire. Le comportement du détenu, son état physique et mental ainsi que le risque de récidive seront examinés.

Le destin de l'ancien champion a basculé il y a dix ans.

Aux premières heures de la Saint-Valentin, le 14 février 2013, Pistorius tire avec un fusil à travers la porte de la salle de bain de sa chambre. La mannequin Reeva Steenkamp, 29 ans, venue passer la nuit chez lui à Pretoria, est tuée de quatre balles.

Justice clémente

Riche, célèbre, le sextuple champion paralympique était entré un an plus tôt dans la légende du sport en s'alignant avec les valides aux 400 mètres des Jeux olympiques de Londres, une première pour un double amputé.

«Blade Runner», son surnom en référence à ses prothèses de carbone en forme de pattes de félin, est arrêté au petit matin. Il plaide la méprise, explique avoir cru qu'un cambrioleur était parvenu à s'introduire dans sa résidence ultra-sécurisée.

Lors de son procès en première instance, retransmis en direct à la télévision pendant huit mois en 2014, l'ex-star apparaît en pleurs, vomissant même à la lecture du rapport d'autopsie. Il écope de cinq ans de prison pour homicide involontaire.

Le parquet trouve la justice trop clémente et fait appel pour réclamer une condamnation pour meurtre. La saga judiciaire tient les médias en haleine et le monde se passionne pour cette affaire hors norme.

En appel, Pistorius se présente devant les juges sur ses moignons. Un psychologue appelé par la défense décrit un homme «brisé». Il est condamné à six ans de prison pour meurtre.

Le parquet estime la peine encore insuffisante, le meurtre, sauf circonstances exceptionnelles, étant puni d'au moins 15 ans de réclusion.

En 2017, la Cour suprême d'appel condamne Oscar Pistorius à 13 ans et 5 mois de prison. Lâché par ses sponsors, ruiné, l'idole des stades déchue vend sa maison pour payer ses avocats.

Contacté par l'AFP, son avocat Julian Knight n'a pas souhaité faire de commentaire avant l'annonce d'une décision finale sur sa libération. En cas de refus, Pistorius pourra réclamer un réexamen de sa demande.