Publicité

Hier matin aux Casernes centrales: tentative d’arrestation de Nad Sivaramen

2 mars 2023, 07:58

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Hier matin aux Casernes centrales: tentative d’arrestation de Nad Sivaramen

Convoqué au bureau de la Major Crime Investigation Team (South Office), le directeur des publications de l’express, Nad Sivaramen, a failli être arrêté hier mercredi le 1ᵉʳ mars, par les hommes du surintendant H. D. Ghoora du Central Criminal Investigation Department à la suite d’une plainte de l’ASP Ashik Jagai contre notre journal. L’article, qui aurait porté préjudice à l’image et à la réputation du patron de la Special Striking Team (SST), est intitulé : «Réseaux sociaux : allégations de lien entre l’ASP Jagai et Franklin.» Selon ce texte, non signé, paru dans l’express en date du mardi 10 janvier, cela faisait «deux jours qu’une vidéo, intitulée ‘akoz sa mem inn aret Bruneau !’, d’une durée d’environ sept minutes, circule sur la toile. Elle évoque un lien entre l’ASP Jagai et Jean Hubert Celerine et insinue que le haut gradé s’en est pris à Bruneau Laurette car ce dernier s’apprêtait à dénoncer certaines irrégularités». 

Notre article rappelle qu’Ashik Jagai, à la tête de la SST, avait procédé à l’arrestation de Laurette, le 4 novembre 2022, à St-Pierre, et que le haut gradé avait, antérieurement, été ciblé par l’activiste le 20 octobre 2022. 

Lors de son interrogatoire hier, qui n’était PAS censé être under warning, Nad Sivaramen a refusé de divulguer le nom du ou de la journaliste qui a rédigé le texte en question. «Comme l’article n’est pas signé, je ne vais pas révéler le nom de l’auteur(e). Et comme directeur des publications, j’assume l’entière responsabilité de l’article en question», a-t-il fait ressortir. Nad Sivaramen a fourni des explications aux enquêteurs qui voulaient savoir pourquoi l’on signe certains articles et pourquoi dans certains cas ils paraissent sans signature. Les textes ainsi publiés sans signature sont assumés par l’ensemble de la rédaction, qui est représentée juridiquement par le directeur des publications. 

Pour en revenir à la vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux, avec pratiquement 300 000 vues, l’auteur anonyme n’a pas été inquiété alors que l’express, qui n’a ni reproduit l’article «Allégations de lien entre l’ASP Jagai et Franklin» sur le web, encore moins diffusé la vidéo sur ses plateformes, est menacé de poursuite au pénal, voire d’arrestation. Alors que c’est cette vidéo qui a déclenché la «sortie du bois» de Franklin et toutes les révélations qui ont suivi, avec l’entrée en scène de l’ICAC et des arrestations en série. 

À la fin de l’interrogatoire, contre toute attente, les hommes du surintendant Ghoora ont informé Nad Sivaramen qu’ils devraient l’arrêter sous une charge de diffamation criminelle. Le directeur des publications leur a alors rappelé que la diffamation criminelle est une loi désuète qui a été abandonnée dans toutes les démocraties et que la police aura à assumer cette arrestation arbitraire, sans passer par le bureau du DPP ou par une cour de justice, aux yeux de l’opinion publique. Finalement, après discussion et après avoir prélevé ses empreintes digitales, Nad Sivaramen a été autorisé à sortir des locaux en tant que personne libre, le temps que la MCIT boucle et envoie son dossier à charge au bureau du DPP… 

En attendant, le prochain sur la liste est Narain Jasodanand. Notre journaliste a été appelé, hier, par le surintendant Ghoora, toujours, suite à une plainte d’Ashik Jagai également, pour un autre texte, sur la mutation d’un enquêteur de l’ADSU, en date du 21 février. Il se rendra au CCID accompagné d’un avocat.