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Souillac: des pêcheurs chassent et tuent un requin-bouledogue

25 février 2023, 08:00

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Souillac: des pêcheurs chassent et tuent un requin-bouledogue

Les images choquent. Depuis jeudi après-midi, des vidéos d’un requin pêché par des hommes à Souillac font le tour des réseaux sociaux. On peut y voir un homme brandissant une canne à pêche vers un requin avant d’essayer de le sortir de l’eau, tout en étant encouragé par d’autres hommes qui l’accompagnent, dont un qui est derrière la caméra. 

Le requin a été pêché, puis tué alors que la pêche de requin est illégale à Maurice, comme le stipule l'article 4 de The Fisheries And Marine Resources Act. Selon un habitant du coin, le requin nageait dans une rivière plus communément appelée Le Batelage à Souillac. «Ce qui nous interpelle encore plus, c’est qu’à quelques mètres même de l’endroit, il y a un poste des garde-côtes, et on dirait qu’ils n’ont rien vu», affirme-t-il. Après avoir tué l’animal, les pêcheurs auraient emporté le cadavre. 

Owen Griffiths, scientifique, biologiste et membre de la Mauritius Marine Conservation Society (MMCS), estime, en se basant sur les images vidéo, qu’il s’agissait d’un requin-bouledogue. «Il y en a déjà eu de cette espèce dans les environs de Souillac. Cela fait partie de leur comportement naturel de s’aventurer dans des eaux douces.» Pour lui, il est triste que cet animal ait été tué d’autant que la population mondiale des requins est en baisse d’environ 90%. 

Par ailleurs, le scientifique tire la sonnette d’alarme sur la pêche de requin à des fins de consommation. Il indique que malheureusement, beaucoup de braconniers ne connaissent pas le danger de manger de la viande de requin. «Cela peut être toxique, voire dangereux, pour l’être humain de consommer du requin. Le requin est une espèce marine qui accumule les toxines dans leur organisme. Ces toxines peuvent être fatales à l'être humain et peuvent entraîner des fausses couches.» 

Nous avons tenté de contacter les garde-côtes de la région mais un personnel nous a référés au Police Press Office qui, à son tour, nous a demandé de contacter les Fisheries sous tutelle du ministère de la Pêche. Le ministère n’avait toujours pas réagi à l’heure où nous mettions sous presse.