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Météo et éducation | Fortes pluies et cours à la MBC: cherchez l’erreur

5 février 2023, 15:00

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Météo et éducation | Fortes pluies et cours à la MBC: cherchez l’erreur

Pendant que la météo diffuse des épisodes de «mété-tiré», alternant veilles et avis de fortes pluies, la MBC propose des cours aux enfants qui restent à la maison, suivant le protocole établi par le ministère de l’Éducation et la fermeture des écoles. Le hic, c’est que la qualité n’est pas toujours au programme.

Leçons répétitives, ton terne et fade, manque de suivi, programme décousu et surtout des erreurs dans le contenu véhiculé lors des émissions… Une bruine de critiques s’abat sur les cours destinés aux enfants, diffusés lors de la fermeture des écoles pendant les veilles et avis de fortes pluies émis par la météo et suivant le protocole mis en place par le ministère de l’Éducation. Pourtant, il existe un broadcasting committee, apprend-on, chargé de vérifier ces «leçons». Qu’en est-il ?

À hier, on comptait sept jours d’école perdus depuis la rentrée. Depuis le 19 janvier, le ministère de l’Éducation a ainsi relancé la diffusion de ces programmes éducatifs, destinés aux élèves des Grades 1 à 9, sur les chaînes de la MBC. Alors que ceux des grades 10 à 13 sont censés suivre les cours en ligne. Cependant, la qualité n’est pas toujours au programme notent plusieurs parents et enseignants. Des anomalies ont une fois de plus été détectées dans ces vidéos pré-enregistrées.

13 = sixteen

Mardi, des parents ont été outrés de relever une erreur lors d’un cours de mathématiques destiné aux enfants de Grade 3. Selon un calcul savant, le chiffre 13, écrit en toutes lettres, s’est transformé sixteen. Une bévue qui pourrait être lourde de conséquences surtout si l’enfant est livré à lui-même devant l’écran de télé. Or, ce n’est pas la première fois car durant les confinements liés au Covid, les élevés étaient face à d’autres erreurs d’orthographe ou de calcul, voire à un drapeau national flottant la tête à l’envers.

Il faut savoir que ces programmes diffusés sur la MBC ont été préparés par le Mauritius Institute of Education (MIE) en collaboration avec les enseignants du primaire et le Mahatma Gandhi Institute pour les élèves des Grades 1 à 6 et par l’Open University of Mauritius pour ceux des Grades 7 à 9. Le ministère avait constitué un broadcasting committee pour épauler l’équipe de production. Ce comité, qui travaille avec le MIE et les acteurs du secteur lors du montage des vidéos éducatives, a pour responsabilité de contre-vérifier le contenu ainsi que l’orthographe. Sollicitées pour une explication quant aux erreurs, les parties concernées se renvoient la balle. Au niveau du ministère de l’Éducation, on soutient que c’est la responsabilité des concepteurs des programmes alors que ces derniers rejettent la faute sur les enseignants. Le broadcasting committee de son côté n’a «rien à dire»...

Consultation = zéro pointé

Les enseignants du primaire, eux, sont catégoriques. Il y a une absence de consultation flagrante avant la réalisation de ces émissions. «Il y a beaucoup de lacunes en termes de planification et de communication. Il y a une grande disparité entre les cours que les enseignants préparent en classe et ce qui est diffusé. Il n’y a rien de comparable entre le travail que nous abattons avec les enfants et les huit à dix minutes de cours qui sont diffusées à la télévision», souligne Anna, enseignante dans une école primaire. Elle souligne par ailleurs qu’au début, pendant la pandémie, on avait fait appel aux enseignants sur une base volontaire mais quand les classes ont repris en présentiel, ils n’ont jamais été consultés…

«Aujourd’hui on peut faire la leçon X et demain la leçon Y mais le lendemain, on se retrouve avec la leçon A. Les élèves sont perdus. Ni l’enfant ni l’enseignant n’est au courant de ce qui se passe», déplore notre interlocutrice. D’autres enseignants sont du même avis. «Anplis, si zanfanla res divan lékran tousel, si li konpran li konpran sinon li res koumsa mem. Pa tou paran gagn létan asiz ek zanfan-la kan péna lékol, la plipar travay, zot res ek gran-parans. Péna okenn mwayen pou poz kestion ou ré-expliké. Aster si éna fot li pli grav, zanfan réprodwir fot-la.»

Feedback

Face à ces manquements, d’aucuns estiment qu’un système de feedback pourrait être introduit à la fin des cours pour que les apprenants puissent avoir une plate-forme pour poser des questions et revenir sur ce qui a été diffusé. «Il ne suffit pas de diffuser les programmes et de se dire que l’enfant a tout assimilé. L’apprentissage ne peut se faire ainsi. Les jeunes se désintéressent rapidement des cours lorsqu’ils ne sont pas physiquement en classe», indique un parent. «Responsables des programmes, producteurs, techniciens, enseignants et le ministère ont tous un rôle important à jouer dans l’élaboration du produit final. Diffuser des émissions où l’enfant ne comprend rien n’est pas la continuité de l’apprentissage, contrairement à ce que veut faire croire la ministre de l’Éducation.»

Du côté du ministère, justement, un préposé consent qu’il y a des progrès à faire. D’ajouter : «Touzour pé gagn sa oussi...»