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Maisons NHDC sous les flots: des familles réfugiées dans les centres sociaux

28 janvier 2023, 19:00

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Maisons NHDC sous les flots: des familles réfugiées dans les centres sociaux

Heureux bénéficiaires de logements sociaux, ils ont malheureusement dû se réfugier ailleurs. Face à l’inondation de leurs maisons de la National Housing Development Corporation (NHDC) de Gros-Cailloux, plusieurs familles se sont abritées dans des centres sociaux. Une situation qui «indigne» le père Gérard Mongelard, qui a reçu diverses vidéos illustrant leur calvaire. Tour d’horizon.

«Mo indigne. Mo leker fer mal. Monn gagn bann video dimoun kinn gagn lakaz NHDC dan GrosCailloux ek Dagotière. Ena pe bizin pran matela mett enpandan pou saye fer li sek. Mo poz mwa la kestion : kouma konstrir sa bann lakaz la ?», s’interroge le père Gérard Mongelard. Depuis hier, il partage les vidéos reçues des propriétaires devenus des sinistrés. Elles montrent des gens se frayant un chemin dans une montée d’eau «ki pe batt kot lerin», une porte brisée et des habitants évacuant les lieux.

«Komie tan pou kontigne koumsa ? Mo sagrin tou sa fami ki pe soufer-la. Dimun gagn lakaz nef ki koule kouma panie. Kan pou gagn enn vre politik lozman dan sa pei-la ?», poursuit Gérard Mongelard. A hier, il affirme que bon nombre de familles se sont réfugiées au centre communautaire de la localité. Non loin de là, au centre social de Bambous, 114 sinistrés résidant en logement privé (pas des maisons NHDC), s’y étaient abrités hier. Selon les autorités, il n’y a pas de plainte officielle des habitants des logements sociaux de Dagotière. D’ailleurs à la résidence Lavande, sise dans ce quartier, une habitante dit que ce n’était pas inondé. Par contre, à Gros-Cailloux, trois maisons ont pris l’eau, déclarent les autorités. Des pompiers y étaient pour évacuer l’eau. Des représentants des institutions du logement étaient aussi sur place, ajoute notre source.

Pourquoi ces maisons neuves, remises à Gros-Cailloux en 2021, se retrouvent-elles inondées lors d’averses ? Rajini Lallah mentionne l’absence d’un service de maintenance pour ces maisons. «Auparavant, nous avions des institutions comme la Central Housing Authority (CHA), la Development Works Corporation (DWC), le ministère des Travaux qui agissaient en cas d’urgence et d’entretien des maisons. Aujourd’hui, l’Etat repose sur des contracteurs. Et après la livraison des maisons, on dirait que le travail est fini», avance-t-elle. Pourtant, il est vital d’avoir un organisme d’Etat qui construise, assure la maintenance et ait un plan d’urgence, ajoute-t-elle.

«On ne peut dire s’il y a des problèmes d’infrastructure. Certainement avec le réchauffement climatique, des changements surviennent. Je crois que l’Etat fait des efforts pour les drains et obstructions en temps de pluie qui causent des soucis», déclare Clive Auffray, Chief Executive Officer de la National Empowerment Foundation (NEF). Pour la maintenance des maisons après livraison, il pense qu’une étude peut être faite pour voir. Mais en règlement de co-propriété, le syndic s’occupe de la partie interne, et le gouvernement de la partie externe, soutient-il. «Pour des inondations et problèmes de fortes pluies, normalement la NDU prend les choses en charge», ajoute-t-il.

Ils racontent leur calvaire

Goonadee Chinivan, de La Gaulette : «Ma famille a dû se mobiliser pour évacuer l’eau»

«J’habite près de l’école primaire. Un drain y a été construit mais il n’est pas assez profond. L’eau des grosses pluies s’y est accumulée, débordant ainsi vers ma maison», confie Goonadee Chinivan, 66 ans, habitant de La Gaulette. Hélas, l’eau s’est infiltrée à l’avant et à l’arrière de sa cour ainsi que sur sa terrasse. Dans la matinée d’hier, le niveau de l’eau dépassait celui des genoux, affirme-t-il. «Face à cette inondation, ma famille a dû se mobiliser pour évacuer l’eau. Lorsque les pompiers sont arrivés, le travail était déjà largement avancé», explique ce père de deux fils, âgés de 25 et 35 ans. Il souligne que ses proches et lui continuent d’éponger.

Ashley Ramkhelawon, de Belle-Rose, Clémencia : «Nous avons tout perdu»

«Tou total loss», confie Ashley Ramkhelawon, 28 ans, la voix tremblante. En effet, la maison familiale de ce jeune homme, à Belle-Rose, Clémencia, a été inondée par les eaux depuis 5 heures du matin dans la matinée d’hier. «Vers 5 heures du matin, tou delo depi lor montagne inn vinn ek pression. Par deux côté lakaz delo inn kumans rentré. Ena enn canal depi enn lepok nounn fer complainte autorités pou bann mauvaise construction, linn débordé. Tou delo inn rant dan lacaz.»

Ses parents, des quinquagénaires, ont dû être évacués d’urgence par la SMF hier matin. Son père, âgé de 55 ans, qui est un patient dialysé, n’a plus rien, tout comme le reste de sa famille. «Nous devons rester chez les voisins. Mes sœurs sont restées à la maison sur une chaise, sur le lit avec nos chiens. Nous avons n’avons plus rien», déplore Ashley. Si vous voulez venir en aide à la famille Ramkhelawon, vous pouvez la joindre au 57 99 11 58.

Stéphanie Auguste, de Petite Rivière-Noire : «On ne sait quand ces inondations peuvent à nouveau survenir»

«Kot mwa lakaz inn inonde impe me kot mo fami a kote ek mwa, ena plis debordman delo», relate Stéphanie Auguste, 33 ans. Mère de deux enfants de 13 et 11 ans, elle est à pied d’œuvre depuis hier matin pour évacuer les eaux de pluie. Mais ce problème, affirme-t-elle, ne date pas d’hier. En fait, il persiste depuis plusieurs années. «Dès qu’il y a des pluies torrentielles, nos maisons sont inondées. Une rivière est souvent en crue lors des intempéries. Puis, la région a été sujette à des constructions d’appartements, entre autres. Zot delo refoule kot nou kan ena gro lapli», indique-t-elle. Malheureusement, les inondations ont causé beaucoup de dégâts, poursuit-elle. Ainsi, les meubles sont abîmés. Son cousin, qui est garnisseur, a perdu beaucoup de son matériel sous les flots. Parfois, même les aliments sont la proie de l’eau et de la boue. Difficile de dormir dans de telles conditions. «Et si ces inondations surviennent le soir, c’est pire. Nous avons nettoyé et évacué l’eau mais la situation est compliquée comme on ne sait quand ces inondations peuvent à nouveau survenir», s’inquiète la jeune femme.

L’eau sortait par gros bouillons des drains longeant la route principale de Floréal, non loin de So’Flo.
Route toujours inondée à Baie-du-Tombeau hier matin.
Après la sécheresse, les légumes souffrent toujours mais d’un excès d’eau cette fois.
Un camion-citerne surpris par la montée soudaine des eaux au Morne jeudi.
A Cité Roma, des habitants constatant les dégâts hier après les grosses pluies de jeudi.
Vaguelettes sur la route à Trou-aux-Biches.