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Foot: l'Arabie saoudite découvre Ronaldo, symbole de son ambition

21 janvier 2023, 17:29

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Foot: l'Arabie saoudite découvre Ronaldo, symbole de son ambition

 

Trois jours après un match de gala contre le Paris SG de Lionel Messi et Kylian Mbappé, Cristiano Ronaldo fait dimanche (18h30) ses débuts dans le Championnat d'Arabie saoudite, nouvelle étape dans la stratégie de reconnaissance internationale de la monarchie pétrolière par le sport.

Habitué à jouer devant 80.000 spectateurs à Old Trafford et dans un stade encore plus grand avec le Real Madrid, Ronaldo va découvrir son cinquième championnat dans un cadre beaucoup plus restreint: le Mrsool Park de Ryad, un stade de 25 000 places, où sa nouvelle équipe d'Al-Nassr affronte Al-Ettifaq.

L'atmosphère de l'enceinte, plus confidentielle qu'en Europe, tranche avec l'ambition de l'Arabie saoudite, qui voit grand avec la signature de la vieille gloire portugaise (bientôt 38 ans), quintuple Ballon d'Or.

Elle l'a montré jeudi, en grande pompe, avec le "choc" entre le PSG et une sélection de joueurs évoluant dans le pays dont Cristiano Ronaldo, remporté 5-4 par les champions de France, devant plus de 60.000 spectateurs.

Podium, médailles, trophée, et même un énorme feu d'artifice: les organisateurs ont tout fait pour faire oublier la dimension amicale et sportivement anecdotique de cette rencontre.

«Objectif ultime» des JO 

 

«C'est un grand match mais ce n'est rien comparé à ce qui va se passer avec la +Vision 2030+», s'est félicité Turki al-Sheikh, chef de l'Autorité générale du divertissement, en référence à l'ambitieux plan de développement de l'Arabie saoudite.

«Mon dirigeant va surprendre les Saoudiens avec encore beaucoup plus de choses», ajoute-t-il à l'AFP, en référence au prince héritier Mohammed ben Salmane, de facto aux commandes du pays. «Nous sommes prêts à satisfaire ses demandes à tout moment. Mais ce qui va arriver est encore plus énorme».

Car le premier exportateur de pétrole brut au monde ne veut pas en rester là. Le pays, où le rallye-raid Dakar vient de s'achever, vise l'organisation d'une Coupe du monde de football comme son voisin qatari, mais aussi des Jeux olympiques d'été, voire d'hiver malgré l'aberration climatique.

L'Arabie saoudite discute déjà d'une candidature commune pour organiser la Coupe du monde 2030 avec l'Egypte et la Grèce tandis que, l'année dernière, son ministre des Sports avait déclaré à l'AFP qu'accueillir les JO était "l'objectif ultime".

L'arrivée improbable de Cristiano Ronaldo, star du football du XXIe siècle, qui a paraphé un contrat avec Al-Nassr d'une valeur de 200 millions d'euros pour deux ans et demi selon une source proche du club, s'intègre totalement à cette folle ambition.

La star portugaise a par ailleurs signé un autre contrat de 200 millions d'euros également pour promouvoir la candidature saoudienne à l'organisation du Mondial-2030, d'après la même source.

En attendant, CR7 lance ce nouveau chapitre de sa carrière, dans l'anonymat de ce championnat saoudien sans grand nom ni club très médiatisé, avec une formation d'Al-Nassr actuellement deuxième au classement au coeur de la saison.

 

«Soft power»

Le Portugais saura-t-il attirer à lui seul la lumière sur le football local, et ce, durablement? En France, cette première rencontre sera en tout cas diffusée sur RMC Sport 1 et la plateforme L'Equipe.

«Le transfert de Ronaldo n'est que le début», estime Danyel Reiche, professeur à l'Université de Georgetown au Qatar, interrogé sur les spéculations sur une hypothétique venue de Lionel Messi par la suite. «Que Messi aille en Arabie saoudite ou non, nous verrons davantage de superstars s'y installer», dit à l'AFP ce spécialiste de la diplomatie du sport.

Selon lui, les "projecteurs internationaux" vont maintenant s'intensifier, comme pour le Qatar, sur divers dossiers en Arabie saoudite tels que les droits des femmes, des travailleurs migrants ou des LGBT+ (Lesbienne, gay, bisexuel, transgenre et queer).

Dans ce cadre, la rencontre de jeudi entre Messi et Ronaldo, qu'il qualifie de "message très fort", est «aussi une manière de dire: +regardez comment nous sommes en train de changer+», avance Danyel Reiche.

«Ils comprennent qu'ils ne peuvent pas compter sur le pouvoir militaire et politique, mais qu'ils doivent avoir un soft power», en l'occurrence par le biais du sportif, ajoute-t-il.