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Dayanundlall Basant Rai: l’ancien ministre qui a préservé les registres de l’immigration

9 décembre 2022, 13:33

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Dayanundlall Basant Rai: l’ancien ministre qui a préservé les registres de l’immigration

Contributions de valeur. Voilà ce que l’on retient du parcours de Dayanundlall Basant Rai. Ministre de la Sécurité sociale juste après l’Indépendance, il a aussi œuvré pour la préservation des registres de l’immigration indienne. Tout ce qu’il nous a légués est restitué dans The great soul: Dayanundlall Basant Rai. L’ouvrage signé Jagesh Sukraj a été lancé récemment.

Avec émotion, Umesh Basant Rai parle de son père, aujourd’hui disparu. Lors du lancement de cette biographie, il a notamment partagé une anecdote frappante. «Lors d’un séjour en Inde, un astrologue lui a prédit que le jour de son décès, mon père inviterait lui-même proches et amis à ses funérailles. Bien entendu, personne n’y a cru. En ce jour fatidique, mon père avait organisé une cérémonie marquant le centenaire de l’arrivée de son grand-père du Bihar. Malheureusement, dans la matinée de ce jour de commémoration, mon père est mort. Quand les invités sont arrivés, c’était sans savoir qu’ils allaient en réalité assister aux funérailles de Dayanundlall Basant Rai».

Le 2 novembre, c’était le 99ème anniversaire de la naissance de cet ancien ministre travailliste. Cette date coïncide avec l’arrivée des 36 premiers travailleurs engagés. Dayanundlall Basant Rai est mort le 22 novembre 1989, «exactement 100 ans après l’arrivée de son grand-père à Maurice», a souligné son fils Umesh. L’ancêtre, originaire du district de Buxar, dans le Bihar, est arrivé à Maurice en 1889.

Dayanundlall Basant Rai a des liens très étroits avec l’Aapravasi Ghat, le lieu de débarquement des travailleurs engagés, classé patrimoine mondial. Son fils Umesh témoigne : en 1968, juste après l’Indépendance, Dayanundlall Basant Rai devient ministre de la Sécurité sociale. «Pour sa toute première sortie officielle, il se rend Place de l’Immigration. C’est là que se trouvaient les registres de l’immigration indienne. La porte principale de ce qui est aujourd’hui l’Aapravasi Ghat était verrouillée. La clé n’étant pas disponible, il a fallu briser la serrure pour entrer. À l’intérieur, pas d’électricité. Les lieux étaient poussiéreux et infestés d’insectes. De précieux documents étaient éparpillés au sol.»

Umesh Basant Rai cite son oncle Nundlall Basant Rai, qui était à l’époque un employé du ministère de la Sécurité sociale, comme l’un des témoins de cette triste scène. «Face à cette situation, mon père a immédiatement initié des mesures administratives pour y remédier. Il a constitué une équipe dirigée par Ramnarain Ramsaha, le Public Assistance Commissionner d’alors». Selon le fils de l’ancien ministre, cette équipe a travaillé à plein temps pendant plus de deux ans «sous le contrôle de mon père». Il ajoute que les services du studio Mimosa ont été retenus. «Les documents ont été classés par ordre alphabétique et envoyés au ministère de la Sécurité Sociale, Astor Court.», avant d’être transférés au Mahatma Gandhi Institute, qui traite les demandes de recherches généalogiques, notamment pour l’obtention de la carte Overseas Citizen of India.