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Covid: A Pékin, restaurants et bars clandestins pour déjouer les règles

6 décembre 2022, 15:49

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Covid: A Pékin, restaurants et bars clandestins pour déjouer les règles

 

Si les règles sanitaires commencent à s'assouplir en Chine, elles restent encore bien présentes, et pour les contourner, certains habitants de Pékin fréquentent bars et restaurants clandestins ou cachent leurs symptômes chez eux s'ils attrapent le Covid.

«C'était assez secret, et de l'extérieur on ne pouvait pas voir les lumières de l'étage», raconte une habitante de la capitale, encore excitée d'avoir pu dîner dans un restaurant clandestin.

Parlant à l'AFP sous couvert d'anonymat, cette Pékinoise dit avoir trouvé l'établissement via Xiaohongshu - l'équivalent chinois d'Instagram - après avoir fait une recherche sur les endroits où dîner à Pékin. Il était "plein" lorsqu'elle y est allée.

«J'étais très contente de sortir dîner, mais en même temps j'ai eu l'impression d'avoir à mener une bataille clandestine» pour y arriver.

Après des manifestations historiques contre la stricte politique "zéro Covid" en vigueur dans le pays, les autorités chinoises ont commencé ces derniers jours à alléger certaines mesures et reconnaissent désormais la non-dangerosité du virus dans la majorité des cas.

Encouragés par cette détente, des cafés et restaurants de la capitale défient l'interdiction d'ouvrir en vigueur dans une grande partie de la ville, et ont commencé à accueillir des clients, grâce à une publicité via les réseaux sociaux.

Jeu de piste  

Un expatrié installé à Pékin confie à l'AFP avoir dégusté un ragoût de mouton et des brochettes dans un de ces restaurants.

«Les employés ne voulaient pas me laisser entrer et ils m'ont dit qu'ils ne faisaient que de la vente à emporter», raconte-t-il.

«Mais quand j'ai dit que mes amis étaient déjà à l'étage, ils m'ont fait un clin d'oeil et m'ont dit de scanner mon QR code», étape nécessaire pour prouver qu'on a n'a pas côtoyé de cas positifs.

Un autre étranger vivant dans la capitale a lui pu regarder un match de la Coupe du monde dans une boîte de nuit officiellement fermée.

Pour y parvenir, il a dû suivre ce qui ressemblait à un jeu de piste: traverser un hôtel, puis un parking, avant de pouvoir entrer dans le local, fermé de l'extérieur, et où il a trouvé d'autres clients, sans masques.

«C'était un peu surréaliste de franchir tous ces obstacles», sourit-il.

 Lassitude 

Derrière ce phénomène, une lassitude générale, comme en témoigne en ligne un blogueur spécialisé dans la gastronomie, en racontant sa sortie dans un bar.

«Je n'en peux vraiment plus, j'espère qu'ils vont rouvrir le plus vite possible», déclare-t-il, ne donnant que son nom de famille, Sui.

Par ailleurs, de plus en plus d'habitants ne veulent plus se faire tester pour éviter la quarantaine.

Deux d'entre eux ont ainsi confié à l'AFP avoir l'impression d'avoir attrapé le Covid ces derniers jours mais malgré la fièvre et la toux, refusent de passer un test PCR qui les forcerait à se confiner voire, pire, à aller en centre de quarantaine.

Certaines résidences du district de Chaoyang, dans le centre de Pékin, ont commencé à autoriser discrètement les habitants testés positifs à effectuer leur quarantaine à la maison, un changement radical par rapport à la norme en vigueur jusque-là.

«C'est mieux d'attendre que ça passe et de se rétablir à la maison», en évitant les tests PCR réalisés à grande échelle presque tous les jours dans le pays, confie un expatrié, qui se sent ainsi "un peu rebelle".

Une autre habitante raconte suivre la même stratégie, et rester chez elle le temps que les symptômes disparaissent. «Je n'ai pas envie que le gouvernement sache si j'ai le Covid ou pas».